Les perspectives de croissance de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) «restent globalement favorables», selon le dernier rapport sous-régional des services du Fonds monétaire internationale (FMI) sur les politiques communes à l’appui des programmes de réforme des pays membres, parvenu mercredi à APA.
L’institution financière fonde son optimisme sur la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel, qui devrait se stabiliser autour de 3% à moyen terme, le ratio dette publique/PIB qui devrait passer en dessous de 40% d’ici 2023, la réduction des déséquilibres extérieurs, associée à une application stricte de la réglementation des changes, appelée à contribuer à une accumulation de réserves pouvant atteindre 5 mois de couverture des importations d’ici 2022.
Pour le FMI, les vastes efforts de rééquilibrage budgétaire, consentis par les pays de la Cemac, accompagnés d’un resserrement de la politique monétaire et d’une aide financière extérieure dans le cadre des programmes appuyés par lui, ont contribué à une amélioration de la position extérieure et à une récente augmentation des réserves de change régionales.
Toutes les assurances régionales énoncées dans la lettre du gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), datée de décembre 2018, ont été mises en œuvre comme prévu et la conjoncture économique s’est quelque peu améliorée, en même temps que les politiques budgétaires sont restées rigoureuses.
Par ailleurs, les résultats des programmes nationaux jusqu’en fin 2018, ont été globalement satisfaisants dans la plupart des cas et des progrès ont été réalisés en vue des programmes appuyés par le FMI dans les deux pays restants : ils demeurent en bonne voie au Cameroun, au Tchad et en République centrafricaine, en amélioration au Gabon alors qu’au Congo, les autorités sont parvenues à un accord avec la Chine pour la restructuration de la dette, devant contribuer à la rendre viable et permettre, au conseil d’administration du Fonds, d’examiner la mise en place d’un nouveau programme d’appui.
Il n’en demeure pas moins que dans le même temps, constate le rapport, la qualité des portefeuilles des banques s’est encore détériorée, essentiellement en raison des arriérés accumulés par les États. Le resserrement des politiques économiques, combinée à la hausse des prix du pétrole, ont néanmoins contribué à réduire les déséquilibres extérieurs et à accroître les réserves de change.
Selon les projections du FMI, la situation devrait continuer de s’améliorer en 2019, tandis que les pays de la CEMAC restent attachés aux objectifs fixés dans leur programme et que de nouveaux programmes seront lancés au Congo et en Guinée Équatoriale.
«Si ces efforts louables ont permis d’éviter une crise beaucoup plus profonde, la région doit encore renforcer sa position extérieure et s’attaquer aux problèmes de développement, notamment en ce qui concerne la croissance diversifiée et inclusive, la création d’emplois pour une population active en hausse rapide et le développement social.»
Les États sont ainsi invités à remédier rapidement à tout dérapage budgétaire à travers des mesures correctives, et devront redoubler d’efforts pour la mise en place des conditions d’une croissance durable et inclusive à travers la création d’un espace budgétaire pour les dépenses de développement et les dépenses sociales prioritaires en augmentant les recettes non pétrolières, la résolution des problèmes de gouvernance, l’amélioration du climat des affaires et la promotion de l’intégration régionale.
La Cemac, rappelle-t-on, regroupe le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad.
FCEB/te/APA