Le Premier ministre de l’Ethiopie Abiy Ahmed, peu après avoir remporté ce vendredi le prix Nobel de la paix 2019, a fait part de son « immense fierté » de recevoir une telle récompense qui, a-t-il souligné, est décernée à l’Afrique.
« J’imagine que les autres dirigeants d’Afrique vont penser qu’il est possible de travailler sur les processus de construction de la paix sur notre continent », a-t-il déclaré lors d’une brève conversation téléphonique avec l’Institut Nobel rapportée par l’Agence France Presse sur son site visité à APA.
Le Bureau du Premier ministre a appelé « tous les Éthiopiens et amis de l’Éthiopie à continuer à se ranger du côté de la paix. Cette reconnaissance est une victoire collective pour les Éthiopiens et un appel à renforcer notre détermination à faire d’elle le nouvel horizon de l’espoir ».
Agé de 43 ans, Abiy Ahmed s’est dit « honoré », « ravi » avant d’indiquer que c’est un « prix donné à l’Afrique ». Centième lauréat du prix Nobel de la paix, le Premier ministre doit cette distinction à son travail en faveur de la « paix et de la coopération internationale ».
L’année dernière, il a joué pleinement sa partition dans la signature de l’accord de paix ayant mis fin à une crise de près de 20 ans avec l’Érythrée suite à la guerre frontalière de 1998-2000.
Le comité Nobel réuni à Oslo (Norvège), n’a également pas été insensible à l’amnistie accordée par Abiy Ahmed à des milliers de prisonniers politiques dans son pays où il a garanti la liberté d’expression à l’opposition et aux médias.
En outre, sa participation aux négociations entre l’Armée et la société civile au Soudan a été déterminante. Abiy Ahmed succède au palmarès du prix Nobel de la paix à un autre Africain Denis Mukwege. En vingt ans, ce gynécologue congolais, surnommé « l’homme qui répare les femmes », a soigné dans son hôpital de Panz (Sud-Kivu) plus de 50 000 femmes victimes d’agressions sexuelles.
Le président de la République Macky Sall, sur compte Twitter visité à APA, a vivement félicité « le Premier ministre éthiopien pour son choix comme prix Nobel de la paix 2019. C’est un choix juste et pertinent qui va renforcer la paix sur le continent africain ».
De son côté, Kumi Naidoo, le Secrétaire général d’Amnesty International a souligné que « ce prix devrait le pousser et le motiver à s’attaquer aux défis qui restent à relever en matière de droits de l’Homme et qui menacent de réduire à néant les progrès réalisés jusqu’à présent ».
M. Naidoo a par ailleurs souhaité que le nouveau prix Nobel de la paix « s’attaque aux tensions ethniques persistantes constituant une menace pour la stabilité ».
Le prix Nobel a été initié par le chimiste suédois Alfred Nobel (1833-1896). Dans son testament, l’inventeur de la dynamite demande que sa fortune serve à la création d’une institution chargée de récompenser chaque année des personnes qui auront rendu de grands services à l’humanité dans cinq disciplines différentes : paix ou diplomatie, littérature, chimie, physiologie ou médecine et physique.
Ainsi, cette récompense suprême fut décernée pour la première fois en 1901. Cette année, la cérémonie de remise des Nobels aura lieu, le 10 décembre prochain, à Oslo. Chaque lauréat recevra un diplôme, une médaille d’or et un chèque d’environ 830.000 euros (544 millions F CFA).
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