La contribution des pays africains au trafic mondial du transport maritime est estimée à environ 3%, a appris APA de source officielle, lundi, à Abidjan où s’est ouverte une réunion du Comité régional de coordination des opérations de recherche et de sauvetage en mer.
Selon Emmanuel Yoro, directeur de cabinet du Commissaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) chargé du département de l’aménagement du territoire communautaire et des transports, « en dépit de la faible part dans le trafic mondial, estimée à 3% environ, les pays africains, en particulier les Etats membres de l’UEMOA, sont largement tributaires du transport maritime ».
Sur les huit pays membre de l’UEMOA, cinq (Côte d’Ivoire, Bénin, Guinée Bissau, Togo et Sénégal) sont des Etats côtiers, tandis que les trois autres (Burkina Faso, Mali et Niger) qui sont sans façade maritime dépendent desdits Etats côtiers.
En effet, a-t-il expliqué, « les économies de ces pays reposent essentiellement sur l’exportation de matières premières agricoles, minières, minérales et l’importation de biens de consommation et d’équipement, essentiellement par voie maritime ».
La croissance notable enregistrée dans les Etats de l’Union depuis 2010 laisse entrevoir, à en croire M. Yoro, une augmentation des flux commerciaux entre la zone UEMOA et le reste du monde notamment avec la Chine et le Japon sur la route de la soie, ce qui aura pour conséquence, une augmentation de la demande en service de transport maritime.
A son tour, le Secrétaire d’Etat ivoirien chargé des affaires maritimes, Philippe Légré, a traduit la «satisfaction» du gouvernement face à l’intérêt manifesté par la Commission de l’UEMOA pour la sécurité des biens et des personnes en mer, mais aussi aux initiatives visant à renforcer le dispositif existant sur la recherche et le sauvetage ainsi qu’au choix de faire du Centre de recherche et de sauvetage en mer ou Marine search and rescue center (SAR, en anglais) d’Abidjan, la structure principale de coordination des opérations dans l’espace UEMOA.
« La politique de promotion de l’économie bleue dans nos Etats implique l’utilisation de tout le potentiel de la mer comme levier du développement économique », a ajouté M. Légré, soulignant qu’il « s’agit en particulier des transports maritimes et des forages en mer pour l’extraction des hydrocarbures ».
L’une comme l’autre de ces activités nécessite que du personnel et du matériel soit engagé en mer. Dès ce moment, a relevé le secrétaire d’Etat, « il est du devoir des pouvoirs publics d’assurer leur sécurité ».
« Cette mesure prend de l’ampleur au fur et à mesure que l’économie se développe. Le gouvernement de la Côte d’Ivoire est parfaitement conscient des engagements à prendre pour atteindre l’efficacité recherchée », a conclu Philippe Légré.
Auparavant, le Directeur général des affaires maritimes et portuaires (DGAMP), le Colonel-major, Bertin Koffi Tano, a situé les enjeux de cette rencontre d’Abidjan qui témoigne du souci des gouvernements respectifs «d’accomplir un devoir, celui de transposer et d’appliquer les textes communautaires ».
Il s’agit pour les pays de l’UEMOA de relever le défi de la sécurité maritime et fluvio lagunaire, importante pour le transport des passagers et marchandises par voie d’eau.
« De cette manière, tous les centres nationaux de recherche et de sauvetage pourraient travailler en collaboration pour fournir des services de recherche, de sauvetage et de lutte contre les pollutions efficaces », a soutenu le colonel-major.
« Or nul doute que les ressources humaines et matérielles des dispositifs de la plus part de nos Etats est un maillon faible du chainon du plan SAR mondial », a-t-il poursuivi.
Cette rencontre de 72 heures sera l’occasion de déterminer le champ d’application de la décision du 25 mai 2018, portant composition, attributions et fonctionnement de la structure sous régionale de coordination des opérations de recherche et de sauvetage en mer.
La rencontre abordera à travers des exposés des experts, quelques aspects liés aux activités SAR, plus précisément les missions des centres nationaux et du centre principal de coordination basé à Abidjan.
LS/APA