Au Sénégal, 2.789.000 tonnes de déchets sont produits annuellement, cependant on peut « créer de l’économie » autour de cela par le recyclage et la valorisation de « plus 25% des déchets solides », a fait savoir vendredi à Dakar Pod Estelle Ndour, chef de projet à l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG).
Ainsi, explique Mme Ndour, chargée de développer les filières de valorisation des déchets solides du Sénégal, l’UCG « espère démarrer » le Programme nationale de gestion des déchets solides (PNGD) « en 2020 » pour le « changement de paradigme », notant qu’ils ont « acquis un lot de matériels » pour ce projet.
Elle s’exprimait ce matin devant les membres du Conseil économique, social et environnemental (Cese), cette assemblée consultative qui tient depuis mardi sa deuxième session ordinaire de l’année 2019 sur le thème de civisme, participation citoyenne et réforme de l’Administration publique.
L’UCG, qui « traite les ordures ménagères et assimilées », sait que chaque personne produit « 470 grammes » de déchets par jour là où seuls « 14% des ménages disposent de contenants (poubelles) », poursuit Pod Estelle Ndour.
Par ailleurs, précise l’agro-environnementaliste Alpha Diallo, non moins assistant technique au Projet pour la promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (Promoged), les taux de collecte de déchets se situent à 47% en milieu urbain et 2% en milieu rural.
Le Promoged vise, pour sa part, à « réhabiliter » la décharge de Mbeubeuss (en banlieue dakaroise) « dans les quatre ans à venir », ajoute Mme Ndour, reconnaissant que la propreté de la capitale Dakar « incombe » à l’UCG même si elle ne vient qu’en « appoint » aux 15 autres régions du pays. Ce projet va mobiliser ainsi près de 200 milliards FCFA et créer près de 3000 emplois, précise Momar Samb, présidant la séance du jour.
Cependant, dans la conduite du programme « zéro déchet » lancé par le président Macky Sall, ajoute Pod Estelle Ndour, l’UCG compte atteindre cet objectif d’ici « 25 ans ». Et cela ne peut se faire sans « civisme » qui implique, selon elle, l’application des lois et la connaissance des citoyens de leurs devoirs.
Plusieurs conseillers du CESE ont salué ces différentes initiatives, même s’ils appellent à appliquer les lois régissant la salubrité publique. « Nous autres Sénégalais, nous sommes très tolérants. Nous ne voulons pas sanctionner », souligne la conseillère Mme Mbacké.
Dans ce sens, son collègue Maguèye Ndiaye appelle à doter les collectivités territoriales de « police municipale » vu que « l’environnement est une compétence transférée ».
Après plus de 3 heures de débat, le conseiller Momar Samb a renvoyé ses collègues au mardi 10 décembre 2019 pour recevoir la ministre de la Fonction publique et du Renouveau du service public, Mariama Sarr.
ODL/te/APA