Les quotidiens sénégalais reçus ce samedi à APA s’intéressent particulièrement à la réquisition par le chef de l’Etat du personnel de la Sénégalaise des eaux (Sde), en grève depuis lundi, et au chavirement au large de Nouakchott en Mauritanie d’une pirogue ayant à son bord prés de 185 passagers dont plusieurs Sénégalais.
« Continuité du service public de l’eau : L’Etat réquisitionne le personnel de la Sde », arbore Le Soleil dans sa manchette, illustrée d’une rangée de seaux et de fûts devant une borne-fontaine autour de laquelle sont agglutinées des femmes. « Le président de la République a signé hier, le décret portant réquisition du personnel de la Sénégalaise des eaux (Sde) du 6 décembre 2019 à 20 heures jusqu’au 31 décembre 2019. Le but, c’est d’assurer la continuité du Service public de l’eau potable dont l’accès est un droit fondamental », écrit le quotidien national.
Ouvrant sur le même sujet, Le Quotidien comme à son habitude arbore ce calembour : « Macky met fin à l’eau rage ». Et le journal d’ajouter cet avertissement du porte-parole du gouvernement, Ndèye Tické Ndiaye Diop : « Tout manquement à cette réquisition sera sanctionnée ».
En attendant ces sanctions, Source A nous donne « Les véritables raisons » de la « Mesure extrême de Macky Sall ». Elle sont de trois ordres et le journal les liste ainsi : « Le sabotage, qui a démarré, depuis le mardi avec l’arrêt de l’usine B du Front de Terre, est en cours au niveau de beaucoup de localités », « L’arrêt des forages, les casses opérées sur le réseau, la fermeture de certaines vannes constituant autant de manœuvres non autorisées sur les installations de la Sde, qui commencent à générer beaucoup de manque d’eau » et « Les maquisards renouent avec la grève, mais le Groupe +Erannove+ (le partenaire de la Sde) doit surveiller ses arrières ».
Au-delà de la réquisition et de ses raisons, 24 heures et les Echos sont allés recueillir la réaction d’Elimane Diouf, le Coordinateur de l’intersyndicale des travailleurs de la Sde qui exprime ainsi son indignation : « C’est la première fois que je vois un tel décret, c’est une violation – Dans l’histoire du Sénégal, c’est une première ».
Tout en regrettant que le chef de l’Etat n’a pas pris la précaution de rencontrer les travailleurs avant de prendre son décret, M. Diouf confie aux Echos que lui est ses camarades vont s’atteler à apporter « les réponses à ça (le décret) d’ici à demain ou après-demain »
« Crise de l’eau : L’Etat réquisitionne, les travailleurs crient à la provocation » (Walf Grand-place), « Ambivalence hydrique » (24 heures), « Crise à la Sde : Eclats d’eau bue par le pouvoir (Walf Quotidien) et « Réquisition : Les grévistes de la Sde condamnés aux travaux forcés » (Tribune) sont les autres manchettes réservées au bras de fer entre l’Etat et le personnel de la Sénégalaise des eaux.
Autre sujet préoccupant le chef de l’Etat : la disparition de la dizaine de Sénégalais dans le naufrage au large de la Mauritanie d’une pirogue de migrants partie de la Gambie pour rallier l’Espagne.
Là où le Soleil titre sobrement « Macky Sall exprime son indignation », 24 heures affiche ceci : « Réaction sur le décès de 13 Sénégalais en Mauritanie sur Facebook : Macky Sall récolte une volée de bois vert ». Pourtant, souligne le journal, c’est un « Macky Sall abattu » par le drame qui dans un tweet juge « la situation intolérable ».
Faisant fi de cette réaction, les internautes, écrit 24 heures, ont « sévèrement attaqué » le chef de l’Etat, lui « imputant la responsabilité » du drame, au motif qu’ « il n’a pas créé d’emplois pour les jeunes ».
Selon l’Observateur qui parle d’ «incertitudes autour du nombre de Sénégalais décédés » dans ce naufrage survenu mercredi dernier, « 13 rescapés sont attendus aujourd’hui à Dakar ».
CAT/APA