Par Hicham Alaoui
Dans le cadre du Plan « Maroc Vert », la filière de l’Argan s’est dotée d’un contrat programme (2012-2020) pour le développer le secteur.
La réserve de biosphère de l’arganeraie (RBA) au Maroc couvre une superficie d’environ 2,5 millions d’hectares, toutes espèces forestières confondues, et l’arganier y occupe la part la plus importante avec une superficie de 830.000 hectares.
Cette réserve reconnue par l’UNESCO en 1998, se caractérise par sa multifonctionnalité socio-économique et son aspect écologique unique. En effet, l’arganier qui pousse essentiellement au Maroc est un arbre endémique du sud-ouest du pays. Le « triangle d’or » de l’huile d’argan s’étend du nord d’Essaouira au sud de Tiznit, jusqu’à la région située à l’est de Taroudant. Quelques pistes pour partir à la découverte d’un produit hors du commun.
Produire de l’huile d’argan est loin d’être simple : il faut tout d’abord ramasser les fruits de l’arganier, les faire sécher, puis séparer la pulpe et le noyau de la noix, avant de procéder au concassage à la meule de pierre. La pâte obtenue est ensuite malaxée, puis pressée pour en extraire l’huile, qu’il faudra ensuite filtrer.
Dans le cas de l’huile alimentaire, l’amandon est torréfié, ce qui n’est pas le cas de l’huile cosmétique. Ce travail long et pénible est traditionnellement réservé aux femmes de la région.
Cependant, l’écosystème de cette réserve devient de plus en plus fragilisé et sa dégradation est due principalement aux aléas climatiques et pressions anthropiques sur les différentes ressources de l’Arganeraie.
Dans le cadre du Plan « Maroc Vert », la filière de l’Argane s’est dotée d’un contrat programme (2012-2020) relatif au développement de la filière signé entre le gouvernement et l’Interprofession suivant une vision intégrée qui vise le développement des différents maillons de la filière de l’amont à l’aval.
Les objectifs stratégiques de ce contrat-programme, à l’horizon 2020, consistent en la réhabilitation de 200.000 ha de l’arganeraie, la domestication de l’arganier et l’extension de sa culture en conduite moderne sur 5.000 ha, l’augmentation de la production de l’huile d’Argane pour atteindre, en 2020, 10.000 tonnes /an (actuellement estimée à 4.000 tonnes/an) et la mise en place de projets pilier I et pilier II en vue d’une valorisation et d’une promotion modernes et efficientes des produits de l’arganier.
Ce contrat programme est focalisé sur quatre axes à savoir l’émergence d’un pôle de compétences en recherche et développement intégré dédié à l’arganier, le développement durable de la production et de la qualité selon un modèle intégré en préservant l’Arganeraie et ses ressources naturelles, le développement d’une valorisation forte et pérenne et l’amélioration des conditions cadres de la filière.
En termes du nombre des exportateurs, il est de 129 exportateurs dont 104 sociétés et 24 coopératives. Les données statistiques démontrent que l’huile d’argane est exportée essentiellement en vrac (une part de 96% en volume).
Ainsi, l’Union européenne (UE) est-elle la principale destination des exportations de l’huile d’argan avec une part en volume de 86% en 2017-18. La France a absorbé environ 64% des exportations marocaines en huile d’argan et 74% du volume destiné à l’UE.
HA/te/APA