Les élections législatives et municipales du 9 février prochain occupent une place de choix dans les journaux camerounais parus mercredi.
La bonne tenue des scrutins à venir semble préoccuper au plus haut point les dirigeants du pays, à lire Le Quotidien qui s’intéresse à la situation insurrectionnelle dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à un conflit sécessionniste armé et où un nouveau contingent de forces de sécurité vient d’être dépêché.
Un contingent de 350 gendarmes supplémentaires a été déployé dans la région du Sud-Ouest avec, étaye Mutations, la mission principale de rendre optimales les conditions de sécurité dans chacune des circonscriptions avant, pendant et après l’élection des députés et conseillers municipaux.
Il y a une mobilisation pour la sécurité desdites consultations, acquiesce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, évoquant «un accompagnement nécessaire» : les renforts envoyés dans les localités où la paix est menacée vont ainsi permettre de rassurer davantage les populations, qui vivent la peur au ventre.
Et la preuve qu’il y a lieu de s’inquiéter est apportée en grande manchette par Ouest-Échos, rapportant une récente attaque sécessionniste contre une brigade de gendarmerie par des sécessionnistes ayant débordé des zones sous conflit pour venir sévir dans la région voisine de l’Ouest.
Mais ce n’est pas tout, rétorque La Nouvelle Expression qui s’intéresse, elle, à la fronde observée par une partie de la classe politique par rapport au rendez-vous avec les urnes. Le quotidien à capitaux privés constate ainsi que le mot d’ordre de boycott, lancé par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), est en train d’écarteler l’opposition qui s’y présentera en rangs dispersés.
Le leader de la formation sus-évoquée, Maurice Kamto, surnommé «président élu de Facebook» par Repères, est violemment pris à partie par ce bihebdomadaire pour son agitation sur les réseaux sociaux, lui qui a été sèchement recadré par le président Paul Biya à l’occasion de message de Nouvel an à la nation, lui rappelant que «le silence et la modération ne sont pas des signes de faiblesse».
«Ce qui se passe dans mon pays n’est pas bon», renchérit l’artiste-musicien Saint Désir Atango, se joignant à l’appel au boycott du double scrutin : «Ce n’est pas pour punir les maires, députés et autres élus, non ! Le MRC a décidé de ne pas aller aux élections tout simplement parce que, comme moi aussi je l’ai remarqué, le Code électoral est truqué et ça fait que nous aurons les mêmes imbéciles aux affaires, et le pays ira toujours très mal si on continue de fonctionner comme cela, si on n’apprend pas à dire ‘’non’’.»
FCEB/cd/APA