La pluie diluvienne qui s’est abattue sur Brazzaville, dans la nuit de mercredi à jeudi, a occasionné l’ensablement des voiries urbaines, la destruction d’infrastructures routières et l’inondation de plusieurs quartiers, a constaté APA.
Du centre-ville aux quartiers de l’arrondissement Mfilou à l’ouest, en passant par l’arrondissement de Talangai au nord-est, la population dont la plupart des maisons sont effondrées lancent un cri de détresse.
« Nous vivons le calvaire depuis le début de la saison des pluies au mois d’octobre dernier, mais cette nuit est sans pareil. Tout le quartier était debout depuis le début de la pluie à minuit jusqu’au matin de ce 9 janvier pour évacuer l’eau des maisons et éviter la mort », explique, exténué, Okongo Jacques un habitant du quartier « Kanga Bandzi », un quartier qui borde la rivière « Tsiémée » dans l’arrondissement six « Talangai ».
« Nous n’avons pas fermé l’œil pendant cette nuit, matelas, ustensiles de cuisine et autres matériels ont été abimés par les eaux, et on ne sait à quel saint se vouer », ajoute-t-il, l’air désemparé.
Un peu plus au nord de « Talangai » dans le quartier « Gamakosso », la seule artère principale qui permet aux populations de se mouvoir a été pris d’assaut par le sable, empêchant tout déplacement.
« Je ne suis pas parti au travail, puisqu’aucun véhicule ne circule, l’avenue est pleine d’eau et de sable », nous confie Bienvenu Guié, un agent des impôts dont les bureaux se trouvent au centre-ville.
A « Mfilou », autre quartier de la capitale congolaise, c’est le sable qui a pris d’assaut les habitations et les artères.
« J’ai sorti le sable de ma maison toute la nuit, c’est une catastrophe, si les pluies persistent, je serai contraint de quitter ce quartier pour éviter la mort », lance Malonga Hébert, un habitant du quartier dont la parcelle et la maison ont été envahis par l’eau et le sable.
Selon lui, dans presque tout le quartier à quelques exception près le scénario est le même et la population est sur le « qui-vive » dès que tombent les premières gouttelettes de pluie.
Au niveau du centre-ville, la route de la Corniche financée à coup de milliards par le gouvernement n’a pu résister à cette pluie et s’est effondrée devant l’œil ahuri des Brazzavillois.
« Mais je ne comprends pas », s’est étonné Charles Gakiégni qui pensait que « cette route de la Corniche inaugurée il y a à peine quatre ans et qui fait la fierté de notre capitale devait résister aux intempéries ».
« Cela repose la question des constructions chinoises au Congo », a-t-il ajouté.
Pour Sylvie Tsali, une jeune lycéenne qui est une habituée des lieux car cette Corniche la permet d’admirer la beauté du fleuve Congo et la ville de Kinshasa (RD Congo) située en face c’est « déplorable ».
« Le gouvernement doit intervenir rapidement pour réparer cette route qui permet aux populations non seulement de se défouler mais permet aussi de désengorger la circulation au niveau du centre-ville », a dit-elle, le regard perdu au loin.
La pluie diluvienne n’a, officiellement, causé aucune perte en vie humaine.
Depuis le début de cette saison de pluie, plus de 180 mille personnes ont été affectées par ces intempéries. Et le gouvernement qui a déjà débloqué près de 400 millions F.CFA pour y faire face, a sollicité l’aide de la communauté internationale.
LCM/ard/cd/APA