Les journaux camerounais parus vendredi jettent un dernier coup d’œil sur le jeu et les enjeux des élections législatives et municipales de dimanche prochain.
«Législatives et municipales : aux urnes dimanche !» est le mot d’ordre qui s’affiche en grande manchette du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, précisant que la campagne prend fin samedi. Dans cet ultime virage, renchérit L’Action, le journal du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), les plénipotentiaires du régime doivent rester concentrés sur l’essentiel.
Pendant que L’Œil du Sahel annonce 2,2 millions d’électeurs dans les trois régions septentrionales, Essigan analyse les forces en présence dans le Grand-Sud : une foultitude de candidats et formations en lice, avec dans les rangs des célébrités du régime que veulent détrôner de jeunes loups de l’opposition. Dans le Grand-Nord, rappelle Émergence, l’hégémonie du RDPC lui sera fortement contestée dans les urnes par son pourtant allié, l’Union nationale pour la démocratique et le progrès (UNDP). Les consignes du coach Paul Biya sont claires : faire le maximum possible, tout en laissant quelques miettes ci et là avec parcimonie, ose Signatures.
Ça se jouera entre boycott et simulacre de double scrutin, lance Le Messager, tant le pouvoir, déjà assuré d’une écrasante victoire, entend tout mettre en œuvre pour s’assurer le plébiscite dans un environnement hanté par le mot d’ordre de boycott du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Entre les promoteurs du boycott et ceux ayant décidé d’aller aux urnes, ce sera peut-être le défi le plus intéressant à suivre dimanche, analyse Signatures.
Au sujet de la fraude électorale, chacun, y compris le parti au pouvoir, y va de sa stratégie pour surveiller ses votes dimanche prochain, note Mutations pour qui la tricherie sera le véritable élément perturbateur de la consultation.
On en est jusqu’à oublier, soupire The Post, l’autre drame qui se noue dans les régions anglophones en proie à une crise séparatiste : en dépit d’une forte présence militaire, les électeurs potentiels fuient, en masse, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les séparatistes ayant promis du feu, du sang et des larmes à ceux qui oseront braver leur mot d’ordre de «pays mort».
Il n’empêche, tacle The Guardian Post, en campagne la veille dans la dernière région citée le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a été accueilli en héros sur cette partie du pays dont il est par ailleurs originaire, faisant ainsi échec à la peur instillée au sein de la population par les activistes de la partition du Cameroun.
Le chef du gouvernement, complète l’hebdomadaire La Météo, a rassuré les uns et les autres des mesures sécuritaires fortes prises par le gouvernement pendant et après l’échéance électorale, invitant par ailleurs les entrepreneurs de guerre à saisir la main toujours tendue du président de la République, Paul Biya. «Il s’agit d’un véritable défi, pour le gouvernement en place, qui doit prouver que son autorité et son emprise ne souffrent de l’ombre d’aucune contestation possible», ajoute Signatures.
FCEB/te/APA