Le procureur militaire ivoirien Ange Kessi Bernard Kouamé a mis en garde vendredi la police sur les opérations de rafle menées par des agents de cette institution à Abidjan «en violation des droits humains» menaçant d’arrêter « quiconque de la chaîne de commandement s’il reçoit une plainte documentée et suffisamment appuyée par des preuves irréfutables».
« (…) Si le parquet militaire reçoit une seule plainte documentée et suffisamment appuyée par des preuves irréfutables, une enquête sera ouverte et le tribunal militaire n’hésitera pas à arrêter quiconque de la chaîne de commandement mis en cause ou cité dans cette honteuse manœuvre de violation grave des droits humains», a averti le procureur militaire, le contre-amiral Ange Kessi dans une note d’information.
Justifiant cette mise en garde, il a fait savoir « qu’il nous revient que des personnes même détentrices de pièces justificatives de leur identité sont interpellées et conduites à la préfecture de police d’Abidjan, ou plus grave, elles sont relaxées après avoir déboursé de l’argent».
Selon lui, les rafles sont des mesures administratives qui obéissent à des règles bien précises. C’est pourquoi le procureur militaire dit avoir discuté avec le préfet de police d’Abidjan en novembre dernier afin de prendre des mesures et éviter de violer les droits humains.
Le chef du parquet militaire a conclu en demandant aux chefs des différentes unités de police « de cesser immédiatement ces violations graves des droits humains en se conférant simplement aux règles qui commandent les opérations de rafle dans le strict respect des droits de l’homme ».
LB/ls/APA