La nouvelle admise au concours professionnel pour le grade de capitaine des douanes ivoiriennes, Emilie Blé a remporté dans la nuit de samedi à dimanche la première édition de «Africa Green Lady Day», un concours visant à faire de la femme africaine un acteur essentiel dans toute la stratégie de sensibilisation et de conduite de projets dans le domaine de l’environnement et du développement durable.
Au cours de la finale de cette première édition aux allures festives, 13 candidates ont été départagées par le jury selon plusieurs critères de notation. Il s’agit de la pré-soutenance au cours de laquelle chacune des candidates a présenté en 15 mn son projet. Cette note a compté pour 60%.
La motivation et l’engagement de la candidate, la posture oratoire, la pertinence du diagnostic, le caractère innovant du projet, la dimension sociale et le bénéfice pour l’environnement, la communauté et l’économie, et enfin la capacité de mobilisation de la candidate ont été les autres critères d’évaluation.
Avec son projet « arbre fruitier », Emilie Blé a surclassé ses adversaires, suivie de Mme N’guessan Akissi avec son projet pour des enfants éco-citoyens. Mme Nathalie Adou avec son projet sur le recyclage et la revalorisation des pneus usés est arrivée à la 3è place.
Le premier prix est doté d’un montant de 1 million Fcfa, d’une couronne, d’une écharpe et d’un billet d’avion. En Côte d’Ivoire, sur 26 candidates, 16 ont été retenues mais c’est finalement 13 qui ont pris part à cette Nuit du développement durable.
« Dans le développement durable, il faudrait que le projet apporte une valeur écologique, sociale et économique. Avec mon arbre fruitier, nous avons ces trois aspects écologie, social et économie » a expliqué Emilie Blé, relevant le caractère innovant de son projet dont le coût s’élève à 250 millions de FCFA par sous-préfecture pour une durée de quatre ans jusqu’à ce que les arbres fruitiers rentrent en production.
« La différence s’est jouée au niveau du caractère humanitaire et social à grande échelle. Un arbre fruitier se plante partout sur le territoire ivoirien. J’ai pensé au paysan, à tout esprit lambda vivant sur le territoire ivoirien », a-t-elle poursuivi.
Ce projet arrivé en tête du classement sera porté devant les institutions et les partenaires du développement durable pour l’accompagnement dans sa réalisation.
A ce propos, Saran Ouattara, Directrice générale de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANAGED) et représentante de la ministre ivoirienne de l’assainissement et de la salubrité, a exprimé la disponibilité de la tutelle pour appuyer les lauréats dans la mesure de ses possibilités.
« Nous nous inscrivons de plus en plus dans le domaine du développement durable. C’est très intéressant de voir des femmes s’intéresser et s’approprier cette thématique », s’est félicitée Mme Ouattara, indiquant que tous les projets présentés sont des activités qui sont en droite ligne avec les activités du ministère de l’assainissement et de la salubrité.
« Nous allons les accompagner dans la mesure de nos capacités. En tant qu’organe opérationnel du ministère, on va les aider aussi pour les thématiques qui traitent des eaux usées ainsi que celles qui traitent de la salubrité », a-t-elle conclu.
Cet événement, selon M. Moni Nguessan, promoteur de ce projet qui devrait s’étendre dans la sous-région, vise à contribuer à la consolidation de la paix sociale autour des problématiques de développement durables.
Il est réservé aux femmes porteuses de projets verts, sensibles aux questions du développement durable et de l’environnement. Les élèves et les étudiantes sont exclues du concours. Les candidates sont appelées à formuler des projets qui portent à la fois sur le social, sur l’environnement et sur l’économie.
Ce concours devrait également se tenir dans d’autres pays de la sous-région à en croire le promoteur M. Moni Nguessan. Car, la problématique des changements environnementaux est une question qui touche tous les pays.
Gustave Aboa, le directeur général de l’environnement, s’est félicité de cette initiative, tout en assurant que son ministère de tutelle allait accompagner ces femmes du début jusqu’à la fin en vue de la réalisation de leurs projets.
Mme Gro Harlem Brundtland, ancien Premier ministre de la Norvège, et pionnière du développement durable, est reconnue comme une experte des politiques environnementales. Elle a toujours focalisé son attention sur le rôle clé des femmes comme moteurs du progrès et des changements durables.
L’événement Africa Green Lady Day se veut une contribution à l’avènement d’un continent africain vivable, viable et équitable, des notions qui constitue les trois piliers du développement durable tels qu’adopté lors du Sommet de la Terre à Rio, en 1992.
LS/APA