Le ministère camerounais de la Défense (Mindef) a, lundi par voie de communiqué, «formellement» démenti des «allégations mensongères» lui attribuant le massacre de populations civiles, le 15 février dans le village Ngarbuh (Nord-Ouest) situé en zone anglophone, à quelque 450 kilomètres de la capitale, Yaoundé.
Dans ce document signé du chef de la division communication, le capitaine de frégate Atonfack Guemo, le gouvernement évoque «un malheureux accident, conséquence collatérale des opérations de sécurisation en cours dans la région». Dans le même temps, il dénonce «un acte d’une inhumaine cruauté que certains activistes propagandistes attribuent aux groupes armés et aux forces de défense», et qui «aurait entraîné la mort de plusieurs personnes, femmes et enfants compris».
Selon le Mindef, c’est un groupe de 6 éléments de l’armée qui, vendredi dernier, renseigné par des sécessionnistes repentis, a effectué à pied une approche de reconnaissance nocturne vers une habitation «transformée en camp fortifié, véritable base logistique de marchandises illicites, de réception des armements et munitions de tous calibres, et de stockage et revente de stupéfiants». Pris à partie par des tirs nourris de sécessionnistes depuis ledit refuge, la riposte de la patrouille a permis la mise «hors d’état de nuire de 7 terroristes».
Les combats aboutiront ainsi, relate Atonfack Guemo, à l’explosion de plusieurs contenants de carburant, suivie d’un violent incendie qui va affecter quelques habitations voisines» et qui a fait 5 morts constitués d’une femme et des enfants, «bien loin de ce qui est relayé dans les réseaux sociaux» et qui, pour la mise en scène macabre, publie d’anciennes images de la neutralisation, courant 2019, de quatre terroristes dans le Nord-Ouest «et qui comptaient malheureusement à leurs côtés une femme».
Le gouvernement camerounais annonce par ailleurs l’ouverture immédiate d’une enquête sur le sujet par la gendarmerie et la sécurité militaire, dont les conclusions feront l’objet d’une large diffusion. Quelques heures avant cette réaction officielle, aussi bien les principaux animateurs des réseaux sociaux sur la crise anglophone que les médias à capitaux privés, restaient indécis quant à l’origine et aux auteurs du massacre de Ngarbuh-Ntumbaw, qui selon des sources aurait fait entre 20 et 35 morts.
FCEB/te/APA