La controverse autour des auteurs du récent massacre de populations civiles dans la région anglophone du Nord-Ouest continue de susciter l’intérêt des journaux camerounais parus mercredi avec, en appendice, la polémique autour de la rareté du pagne de la Journée internationale de la femme (JIF) qui se célèbre le 8 mars.
«Massacre de Ngarbuh : l’ONU demande une enquête» est la grande manchette de Le Jour, relayant l’appel du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, afin que tout soit mis en œuvre afin que les coupables de la boucherie répondent de leurs actes. Les autorités devraient veiller à ce que l’enquête soit indépendante, impartiale et approfondie et à ce que les responsables soient pleinement tenus de rendre des comptes, prolongent Mutations et The Guardian Post.
Avec cette position claire de l’institution mondiale, constate Le Messager, le pouvoir de Yaoundé est plus que jamais sous pression. Pourtant, répond en écho Repères, deux communiqués du ministère de la Défense rétablissent la vérité sur les événements survenus le 14 février dans cette localité du Nord-Ouest : elles contredisent la version en circulation sur les réseaux sociaux et les déclarations mensongères du représentant des Nations Unies pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Sur les prétendus massacres dans le département du Donga-Mantung, la vérité des faits est que, appuie le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, il n’y a pas eu 22 morts à Ngarbuh. Et le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, de fustiger les stigmatisations et calomnies injustifiées dirigées contre les forces de défense et de sécurité dont l’activité au quotidien repose sur les sacro-saints principes du respect des institutions républicaines et de la défense du pays.
Ces allégations sordides et mensongères proviennent des ennemis du Cameroun, en vue de sa recolonisation par des puissances étrangères assoiffées de ressources naturelles, s’insurge La République. Après avoir usé de tous les stratagèmes pour forcer une intervention militaire étrangère au Cameroun, les séparatistes n’hésitent plus à multiplier les exactions pour faire porter le chapeau à l’armée, histoire de susciter une intervention étrangère notamment celle des États-Unis, mais le disque semble désormais rayé puisque l’opinion connait la vérité, se rengorge La Nouvelle.
Sauf qu’en dépit de ces cris d’orfraie, la paix ne revient pas et que, note Émergence, la crise anglophone émeut à ce point à travers le monde que plusieurs évêques viennent d’adresser leur plaidoyer au président Paul Biya en vue de l’ouverture d’un dialogue avec les leaders séparatistes.
Pour l’instant, conviennent InfoMatin, Essingan, Le Quotidien, Le Soir, L’Indépendant ou encore L’Orphelin, le gouvernement tient les auteurs de la propagation des fausses nouvelles : le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto, l’avocat et homme politique Akere Muna ainsi que son confrère, par ailleurs président du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique (Chrda), Felix Agbor Balla Nkongho. Lesquels pourraient bientôt être traînés devant les tribunaux.
Tout à côté de la barbarie en cours dans les régions anglophones, la gents féminine du pays, signale Le Messager, vit sa part de drame avec la rareté du fameux «pagne du 8-Mars», qu’elle a l’habitude d’arborer à l’occasion de la JIF : après avoir recherché désespérément le tissu de la Journée qui leur est dédiée, elles finissent par céder aux enchères du marché noir. Chez Mutations, c’est «le pagne qui froisse» : à trois semaines de la célébration, l’étoffe tant prisée est peu disponible dans les points de vente agréés et hors de prix, la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) justifiant la carence observée par des retards de livraison de la matière première, en provenance de Chine.
FCEB/te/APA