Au moment où l’épidémie du coronavirus prend des proportions inquiétantes et menaçantes dans le monde, le Think tank Wathi pose le débat pour améliorer des systèmes de santé en Afrique de l’ouest.
En Afrique, particulièrement dans sa région occidentale, l’accès à des services sociaux de base constitue encore un des défis majeurs à relever pour certains pays.
En janvier 2019, Wathi a lancé un débat en ligne sur « les systèmes de santé de la région et les conditions de son amélioration au service des populations ».
En conclusion, le rapport Mataki (« mesures » en langue houassa) a consisté à une sélection des principaux constats et recommandations formulés dans le cadre du débat, complétée par des pistes d’action élaborées par l’équipe de Wathi sur la base de consultations supplémentaires avec des professionnels et experts du secteur.
Même si des indications sur la situation sanitaire dans les pays d’Afrique de l’ouest montrent des « progrès incontestables », il reste évident que ces acquis sont souvent tributaires à des chocs externes inopportuns.
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Dans le document publié ce mardi à Dakar par le directeur exécutif de Wathi, Gilles Olakounlé Yabi, il est noté des progrès sur le plan sanitaire souvent freinés par des « contextes de conflits armées, des crises sanitaires exceptionnelles ».
La plus marquante et récente en Afrique de l’Ouest, rappelle-t-il, est l’épidémie à virus Ebola qui a lourdement affecté le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée.
Selon le rapport Makati, les indicateurs de l’état de santé se sont améliorés en grande partie grâce à l’ampleur des contributions financières internationales pour « combattre les grandes pandémies, le paludisme, la tuberculose, et le VIH Sida.
Le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme a joué « un rôle central dans tous les pays de la région et permis d’alléger considérablement la facture sanitaire des Etats et des populations », souligne M. Yabi.
Cependant, les objectifs maintes fois visés « n’ont jamais était atteints, le plus connu de ces objectifs étant l’engagement des Etats à consacrer 15% de leur budget national au secteur de la santé », conformément à la Déclaration d’Abuja de 2001.
Pour améliorer les systèmes de santé en Afrique de l’ouest, Makati recommande dans un premier temps la mise en place d’une politique préventive de lutte contre les maladies au cœur du système de santé.
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Comme préalable, il faut inclure la prévention, les soins de santé primaire et les principes de base de la santé mentale dans le parcours de formation de tous les professionnels de santé.
Makati suggère aux autorités ouest-africaines d’assurer la formation de ressources humaines suffisantes dans le domaine sanitaire, y compris la santé mentale, leur déploiement équitable sur les territoires nationaux et leur encadrement effectif.
Au-delà du financement durable des systèmes de santé pour promouvoir l’accessibilité aux soins et aux médicaments, il faudra également améliorer le fonctionnement au quotidien de tous les établissements délivrant des services de santé. Et enfin, le renforcement des systèmes de santé nationaux par le développement de la recherche, la mutualisation des ressources au niveau régional et l’institutionnalisation d’un débat public sur les politiques nationales de santé.
OkF/Dng/te/APA