Abdoulaye Diouf Sarr, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, à l’issue d’une réunion avec le Comité de gestion des épidémies tenue jeudi dernier à Dakar avant l’apparition du premier cas confirmé au Sénégal, a déclaré que le dispositif sénégalais de lutte contre le coronavirus est au point.
« Au niveau national, nous devons redoubler d’efforts et être plus vigilants. Ce que j’ai entendu tout à l’heure me permet de dire que dans les domaines de la surveillance, de la préparation de la riposte, de la détection et de la prise en charge (d’éventuels cas de coronavirus) au Sénégal, l’ensemble du dispositif est au point », s’est félicité Abdoulaye Diouf Sarr.
L’épidémie de coronavirus (covid-19), apparue en décembre 2019 à Wuhan (ville située au centre de la Chine), a déjà fait 2810 morts sur les 82.549 cas confirmés dans le monde. Aucun continent de la planète n’est épargné par cette maladie contagieuse.
Pour l’heure, seuls deux pays africains (Egypte et Algérie) ont enregistré un cas de coronavirus sur leur territoire. Malgré tout, le Sénégal reste sur ses gardes. « Une surveillance est effectuée au niveau des points d’entrée comme l’aéroport et le port. La vigilance reste aussi de mise aux frontières », a souligné le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
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Pour parer à toute éventualité, M. Sarr a informé de la tenue prochaine de deux réunions importantes : « Je présiderai la première avec mon collègue du Tourisme et des Transports aériens pour informer les hôteliers. J’aimerai aussi rencontrer les patrons de presse et les journalistes spécialisés en santé ».
Au moment où les rumeurs foisonnent dans les médias et surtout sur les réseaux sociaux, dont la dernière est la supposée efficacité de la chloroquine (un antipaludique utilisé depuis plus de 70 ans) sur le coronavirus, Abdoulaye Diouf Sarr a soutenu, qu’en de pareilles situations, l’ennemi à tuer, « c’est la rumeur nocive ».
A l’approche d’évènements religieux comme le Magal de Porokhane (village de Mame Diarra Bousso, mère de Serigne Touba, fondateur du mouridisme), le Kazou Rajab (commémoration de la naissance de Serigne Fallou Mbacké, 2ème khalife général des Mourides) ou encore l’Appel des Layènes qui rassemblent des milliers de fidèles, l’ancien Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) a demandé aux pèlerins d’adopter « les bons comportements ».
Conscients des difficultés éprouvées par la Chine pour contenir ce virus, certains pays africains ont décidé de coordonner leurs actions. De l’avis du ministre de la Santé et de l’Action sociale, « l’Afrique doit se concerter et avoir une stratégie cohérente ».
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Pour ce faire, « nous avons tenu une première rencontre à Bamako (Mali) dans le cadre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Nous avons eu une deuxième rencontre à Addis-Abeba (Ethiopie) où se trouve le siège de l’Union Africaine (UA) pour échanger nos expériences et pour avoir, sur des aspects, une synergie d’actions ».
Le Sénégal, contrairement au Maroc, à l’Algérie, à la Tunisie, à l’Egypte et à la Mauritanie, n’a pas jugé nécessaire de rapatrier ses ressortissants. Sur ce point, M. Sarr a tenté de rassurer l’opinion. Selon lui, les étudiants sénégalais de Wuhan suivent leurs cours « en ligne » et la Cellule de suivi psychologique mise en place suit de très près leur situation.
Le coronavirus (covid-19) qui ébranle la Chine, l’atelier du monde, a désormais une dimension planétaire. Des scientifiques du monde entier travaillent d’arrache-pied pour trouver un traitement efficace. Mais le temps est compté puisque le nombre de décès ne cesse de croître.
ID/te/APA