Le nouveau président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló a pris officiellement fonction, jeudi à Bissau, promettant de rétablir l’autorité de l’État en promouvant le patriotisme, la compétence et l’altruisme.
Dans son discours devant Nuno Nabian, premier vice-président du Parlement qui l’a investi de manière symbolique dans un hôtel de la capitale, Sissoco Embaló a annoncé « une ère de dignité, de paix et de progrès pour tous les Bissau-Guinéens » qu’il considère comme « un peuple héroïque, noble et honorable ».
Il a fait savoir que 47 ans après l’indépendance, la Guinée Bissau a traversé des situations qui ont conduit à une « tragédie collective », au point que le pays a aujourd’hui « les pires écoles, les pires hôpitaux et les pires infrastructures ».
Pour changer cette réalité, le vainqueur du 2nd tour de la présidentielle du 29 décembre 2019 avec 53,55% des voix contre 46,45% pour son challenger, Domingos Simoes Pereira, a promis de rétablir les institutions de l’Etat, notamment les secteurs de la justice (pour mettre fin au banditisme politique) et de l’administration publique gangrénée par la corruption.
Ce faisant, il a exhorté les Bissau-Guinéens à « baisser leurs armes à partir d’aujourd’hui », garantissant qu’il sera le président de tous les citoyens et à l’avant-garde de la crédibilité de l’image extérieure du pays.
L’investiture symbolique d’Umaro Sissoco Embaló s’est déroulée en l’absence de la plupart des diplomates étrangers, à l’exception de ceux du Sénégal et de la Gambie.
A la présidence de la République, une nouvelle cérémonie de transfert du pouvoir a eu lieu entre lui et le président sortant, José Mario Vaz qui, aussitôt après, a quitté le palais présidentiel situé dans le centre de Bissau, où des milliers de partisans d’Embaló célèbrent cette prise de fonction.
De son côté, le Premier ministre bissau-guinéen Aristides Gomes a déclaré que cette investiture symbolique intervenue moins de 48 heures après la nouvelle confirmation de la victoire d’Umaro Sissoco Embaló par la Commission nationale des élections (Cne), est « un coup d’État » parrainé par le président sortant, M. Vaz.
Le président du parlement bissau-guinéen, Cipriano Cassamá qui, selon la loi du pays, devait présider l’investiture du nouveau président, était absent à la cérémonie, affirmant attendre la décision de la Cour suprême de justice sur le recours déposé par le candidat malheureux du PAIGC, Domingos Simões Pereira qui dénonce des irrégularités et fraude électorales.
NM/te/APA