Le cabinet français EFAC a été désigné, au terme d’un appel d’offres international, comme adjudicataire en vue d’effectuer l’audit de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), a appris APA mercredi auprès de services compétents du ministère des Finances.
Spécialisée dans la gestion sociale, de la paie et des ressources humaines, cette structure, à travers sa filiale locale, aura un délai de deux mois pour réaliser l’autopsie de la compagnie aérienne nationale pour des honoraires d’un peu plus de 59 millions FCfa.
La Camair-Co, à capitaux 100% publics et qui croule sous un endettement de près de 35 milliards FCfa et de nombreux mois d’arriérés de salaire à son personnel, n’a jamais véritablement pris son envol depuis son lancement, le 28 mars 2011. Dans un préavis de grève illimitée qui devait prendre effet depuis le 26 février, le Syndicat des travailleurs des transports aériens (STTA) dénonce pêle-mêle le risque très élevé de cessation d’activités, la menace très sérieuse de perte du certificat de transporteur aérien (CTA), un cadre institutionnel défavorable.
Il pointe également une exploitation réduite au point le plus bas, un personnel traumatisé et terrorisé, un organigramme non connu et/ou non pourvu, l’absence de vision, de missions, d’objectifs et de valeurs claires, la perte drastique et dramatique de la clientèle, le surendettement, mais aussi des locations et acquisitions inappropriées du matériel et des aéronefs.
Voici deux semaines le patron des Finances, Louis Paul Motaze, s’interrogeait publiquement sur la viabilité du modèle économique de l’entreprise, ajoutant : «Est-ce que le problème n’est pas que, dès le départ, on est parti d’une solution d’une entreprise 100% publique ? Je n’en sais rien.»
Avec 6 directeurs généraux nommés en 8 ans, la Camair-Co avait déjà, en 2016, fait l’objet d’une proposition de plan de redressement du cabinet américain Boeing Consulting, validée par le président Paul Biya et qui ne semble pas avoir prospéré. Cette stratégie prévoyait, outre l’apurement de la dette, l’injection de 60 milliards FCfa, le redimensionnement du réseau ainsi que la modernisation du parc d’aéronefs à 14 appareils. Il était également question, outre la reprise des vols domestiques, de l’ouverture de 5 dessertes intercontinentales et de 13 destinations régionales.
Avec désormais deux petits porteurs en fonctionnement, dont un de location sur sept appareils pour les destinations intérieures, la compagnie a de nouveau remisé ses rêves d’étendre ses ailes à l’international et rappelé ses cadres au pays.
FCEB/cgd/APA