Par Hicham Alaoui –
Le Festival national du Film (FNF), qui souffle sa 21ème bougie, est un « acquis » et une « fierté » pour les professionnels du cinéma marocain, a affirmé la comédienne très appréciée du public, Fatima Attif.
« Le festival national du film est un acquis pour les cinéastes. C’est notre fierté. J’insiste à y assister parce que ce rendez-vous cinématographique nous appartient et on va voir le fruit du cinéma marocain dans les deux ou trois ans qui viennent » a insisté cette icône du cinéma marocain dans une interview à APA, en marge du FNF, qui se déroule du 28 février au 7 mars courant à la ville du Détroit.
Pour elle, le festival doit continuer et évoluer sur tous les niveaux, formant le vœu de voir aussi de très bons films, car, selon elle, « on est malheureusement dans un va-et-vient ».
« Cette année, il y a la nouveauté de séparer le documentaire des longs métrages de fiction, c’est une bonne chose. Mais, avec mon simple regard, je sens ce mouvement de va-et-vient, et il y a aussi des trébuchements qu’il faut devoir y faire face », a estimé Fatima Attif, l’une des figures artistiques les plus douées au Maroc et qui a confirmé son talent dans des rôles complexes au cinéma.
Selon la lauréate du prix du premier rôle féminin au FNF-2019 pour son rôle dans le long-métrage «La Guérisseuse» de Mohamed Zineddaine, l’évolution de l’industrie cinématographique au Maroc passe immanquablement par la nécessité d’une implication du secteur privé pour y apporter un financement conséquent.
« Il faut consacrer des budgets conséquents pour le cinéma marocain. Il faut les chercher en impliquant le secteur privé dans l’industrie cinématographique », a plaidé cette discrète, modeste et humble actrice marocaine, qui a su se frayer le chemin de la célébrité par ses apparitions distinguées dans plusieurs films mais surtout au niveau du théâtre, son art de prédilection.
Dans cette édition, Fatima Attif est présente dans le film de Mohamed Nadif « Les femmes du Pavillon J », un long métrage en compétition. Cette œuvre cinématographique, écrite par Mohamed Nadif et Asmaa Hadrami, traite de la thématique des femmes en grave dépression et dans laquelle la comédienne Fatima Attif joue le rôle de « Zakia » une femme paranoïaque poursuivie par les services secrets.
Interrogée sur les chances de ce film de remporter l’un des Prix de ce festival, Attif, a répondu avec humilité et modestie : « Je ne suis pas sûre. D’une part, je n’ai pas vu tous les films en compétition au festival et d’autre part je ne m’interdirai pas de dire mon coup de cœur pour certaines prestations des femmes surtout. J’apprécie beaucoup le rôle de la petite Rim dans le film +Les femmes du pavillon J+ ».
Sur une question de la présence du cinéma marocain en Afrique, « l’intello et la sage du cinéma marocain », comme se plaisent à l’appeler ses fans, a estimé que l’Afrique s’impose actuellement avec force, y compris par le cinéma. « C’est une chose très remarquable ».
« Avant, il n’y avait pas cette grande ouverture sur cinéma africain quoi qu’il y ait des festivals en Afrique dans lesquels les films marocains sont présents et ont remporté même des prix. De même, Des cinéastes et des critiques africains participent à des festivals sur terre marocaine notamment celui de Khouribga », a-t-elle relevé, jugeant que cette ouverture et ces échanges étaient « timides ».
Actuellement, l’Afrique s’impose et est présente sur l’échiquier cinématographique international. « On est maintenant trop ouvert sur l’Afrique. Au niveau du théâtre, le ministère marocain chargé des Marocains résidant à l’étranger organise des tournées en Afrique pour aller à la rencontre des ressortissants marocains et des Africains en général », a affirmé la comédienne Fatima Attif, pour qui l’Afrique c’est la « richesse ».
A une question de savoir si elle accepterait de jouer dans un film avec des cinéastes africains, la brillante actrice marocaine n’a pas hésité d’un iota à répondre par l’affirmative. « J’accepterai avec grand plaisir de participer dans un film avec des nos confrères Africains », a-t-elle promis.
Lauréate de l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle, la comédienne Fatima Attif a entamé sa carrière artistique au théâtre avant de se lancer dans le cinéma et la télévision. Fatima Attif, au talent exuberant, ne cherche pas à multiplier ses apparitions au cinéma, mais plutôt des rôles féminins qui la séduisent.
Elle a joué des rôles dans plusieurs de films, dont «What a wonderful word » (2006), de Faouzi Bensaidi « la danse du monstre » (2012), Hors zone (2013) de Noureddine Douguena et « La Guerisseuse » (2019) de de Mohamed Zineddaine.
HA/APA