Le chef de la délégation de l’Union européenne (UE) en Côte d’Ivoire, Jobst Von Kirchmann, a estimé mardi à Abidjan que la décision d’Alassane Ouattara de ne pas briguer un 3è mandat à la présidentielle de 2020, est un « signal d’apaisement ».
« Ce qu’il faut voir, c’est que le président a pris une décision qui a donné un signal d’apaisement, un pool d’air », a dit l’ambassadeur de l’UE en Côte d’Ivoire, Jobst Von Kirchmann, jugeant cela d’un signal « très positif », à un press-club de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) tenu à la Maison de la presse.
A cela, l’ambassadeur de l’UE soutient qu’ « il faut aussi voir le rajout d’un siège à la CEI (Commission électorale indépendante)», au profit de l’opposition qui juge cependant la Commission électorale toujours « déséquilibrée » et « non consensuelle ».
En dépit des considérations différentes, M. Jobst Von Kirchmann y voit « un signal », disant vouloir bien voir si les autres parties donnent aussi un signal en termes de concession « dans une situation un peu tendue où on avait l’impression que personne ne veut donner ».
Toutefois, avec cette décision « on est rentré dans une autre logique ou quelqu’un donne quelque chose », s’est réjoui l’ambassadeur de l’UE en Côte d’Ivoire, qui a annoncé un soutien de l’institution à l’Etat ivoirien pour la présidentielle.
« Au-delà de cela ça donné un message en Afrique de l’Ouest (…) mais aussi à l’échelle mondiale de dire moi je me retire et je laisse la place à d’autres», a fait observer le diplomate européen, souhaitant un passage de flambeau sans heurts.
M. Kirchmann a annoncé que l’UE « vient de démarrer des projets aux alentours de 3 milliards Fcfa dans le pays dans une année électorale avec la société civile, (représentant sa) contribution principale, mais (l’institution envisage aussi d’aider le PNUD dans les fonds qui sont mis en place pour les élections (un projet) pas encore finalisé ».
Il s’est félicité de ce « signal démocratique » et attend de voir « quel signal donnent les autres pour rentrer dans un échange vertueux et qui n’est pas destructif » car « si tout le monde fait un petit effort, peut-être ça peut aller très loin dans un sens positif ».
Dans un message sur l’état de la Nation, le 5 mars 2020 à Yamoussoukro, M. Ouattara a annoncé devant les sénateurs et les députés réunis en congrès, qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Suite à cette décision, certains ont fondu en larmes, alors que d’autres applaudissaient en y voyant un courage politique ou encore une grande décision. Des leaders de l’opposition ont salué cet acte, mais craignent qu’il impose son successeur via la révision de la Constitution, actuellement en cours.
AP/ls/APA