Comme tous les événements phares cette année sur le continent, la Journée de la libération de l’Afrique célébrée tous les 25 mai a été fortement éclipsée par la Covid-19.
L’organisation faîtière du continent, l’Union africaine (UA), a marqué cette Journée en se préoccupant d’abord de l’état de la pandémie sur les Africains et sur ce qu’il faut faire pour l’empêcher de submerger les systèmes de santé à travers le continent.
L’UA a dénoncé la lutte qui semble s’éterniser pour assurer le bien-être des populations, malgré le potentiel économique énorme de l’Afrique, avec des ressources humaines jeunes et dynamiques pour mener à bien ce combat.
Mais il y a une menace plus immédiate à affronter en Afrique ; il s’agit des Afro-pessimistes qui doutent de sa capacité à faire face à ses énormes défis de santé et propagent des idées quant à la possibilité d’une catastrophe sanitaire et une morosité économique.
Selon les mots du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, le continent au grand dam du reste du monde, s’est bien comporté face à la crise de Covid-19, dépassant même les attentes.
A son avis, le reste de l’humanité avait considéré le continent comme un lieu où une catastrophe sanitaire aux proportions gargantuesques se profilait à l’horizon, à un moment où la maladie ravageait des régions plus fortes et plus riches à travers le monde, mettant à genoux des économies plus puissantes.
Il a déclaré qu’une stratégie de réponse continentale a depuis été élaborée et rapidement mise en œuvre pour faire face à la pandémie mondiale qui a tué plus de 340.000 personnes dans le monde.
Le premier cas de coronavirus en Afrique a été enregistré en Egypte le 14 février 2020. Depuis lors, tous les 54 pays de l’Afrique ont enregistré des cas, le dernier étant le Lesotho.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, par ailleurs actuel président de l’UA, a déclaré que l’attente mondiale était que l’Afrique serait le plus durement touchée en termes de cas et de décès enregistrés, étant donné sa vulnérabilité à la plupart des catastrophes, évoquant l’impuissance que le continent avait affichée face l’épidémie de la fièvre hémorragique Ebola, il y a six années.
Mais cela ne s’est pas produit, laissant perplexes les plus grands scientifiques du monde qui se demandent comment cette pandémie a été gérée en Afrique.
Le continent compte plus de 100.000 cas et 3.354 décès, l’Afrique du Sud étant la plus touchée avec 22.583 cas et plus de 400 décès.
Comme l’a déclaré Ramaphosa, le sentiment général des Africains est, pendant que les pays du monde se battent pour inverser la tendance contre la pandémie, l’Afrique a pris fermement le contrôle de son destin en élaborant une stratégie claire et en mobilisant des ressources financières auprès des Etats membres.
Et bien que largement snobés ou raillés par les médias internationaux, des pays africains comme la nation insulaire de Madagascar et le Lesotho ont annoncé des remèdes contre le virus.
L’antidote Covid-Organics de Madagascar a non seulement reçu des critiques élogieuses positives en Afrique, mais a également fait l’objet de commandes de la part de nombreux pays du continent, du Ghana au Sénégal, en passant par l’Afrique du Sud et la Guinée-Bissau.
Pour reprendre les mots d’un observateur, solidarité ne saurait être plus manifeste.
Un concert de solidarité pour la Journée de l’Afrique a été organisé afin de collecter des fonds pour la campagne anti-Covid-19 sur le continent, avec la participation d’acteurs de classe, comme l’artiste nigérian Davido.
Sous la bannière « Stronger Together » comme cri de ralliement, l’UA visait à approfondir la solidarité entre les Africains pour soutenir la lutte du continent contre la Covid-19 à travers la musique et à collecter de l’argent pour son fonds de réponse et à aider le Centre africain de contrôle des maladies.
Et de plus en plus d’Africains comme Kosgey Kimallah adhèrent à cette vague de solidarité.
« Maintenant, j’espère que l’UA a réalisé que nous ne devons dépendre que de nous-mêmes, c’est fini avec l’Est et l’Ouest, c’est à nous les Africains de mettre en place des politiques de travail et d’être à la hauteur, nous avons tout ici en Afrique, plus que partout ailleurs », a écrit Kimallah.
La lutte contre le coronavirus nécessitant l’unité dans l’adversité, c’était une journée pour évoquer l’esprit des derniers pères fondateurs de l’unité africaine comme Kwame Nkrumah, David Dacko, Haile Selassie et Julius Nyerere dans le but de présenter un front uni contre un nouvel ennemi commun, la Covid-19.
WN/as/fss/te/APA