Le Malawi vote, ce mardi, pour une nouvelle élection présidentielle, sur fonds d’appels au calme et à la tolérance après des mois de tension et d’incertitude politiques.
Près de sept millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour un scrutin suivi de près par les parties prenantes internes et externes.
La réorganisation du scrutin a été ordonnée par la Cour constitutionnelle en février, suite à des plaintes de l’opposition selon lesquelles le vote de l’année dernière avait été truqué en faveur du président Peter Mutharika.
Parmi les irrégularités, on peut citer le non-respect par la Commission électorale du Malawi des exigences légales concernant le traitement des feuilles de décompte et des journaux de bord et l’acceptation de feuilles de décompte qui avaient été modifiées à l’aide de liquide correcteur.
Mutharika était sorti vainqueur du scrutin de 2019, battant un groupe de six autres candidats à la présidentielle.
Il avait battu de justesse son principal rival, Lazarus Chakwera, en remportant 38,57% des voix exprimées lors de cette élection couplée aux législatives et municipales.
Chakwera avait remporté 35,42% des voix, tandis que Chilima était arrivé troisième avec 20,24% des voix.
La victoire de Mutharika avait déclenché des mois de protestations qui ont conduit à des destructions de biens et à des pillages à grande échelle, les manifestants exigeant la démission de la présidente de Commission électorale de l’époque, Jane Ansah et de ses commissaires.
Pasteur de 65 ans devenu politicien, Chakwera est le candidat de la nouvelle Alliance Tonse (coalition).
Son colistier est Saulos Chilima, leader du Mouvement de transformation unifié et ancien député de Mutharika, qui a terminé troisième lors du scrutin de l’année dernière.
Au total, les deux partis ont obtenu près de 56% des voix en 2019, ce qui est bien supérieur au seuil qui garantit une victoire incontestable.
De son côté, le Parti progressiste démocratique (DPP) de Mutharika, au pouvoir, s’est associé au Front démocratique uni (UDF) dirigé par Atupele Muluzi, fils de l’ancien président Bakili Muluzi.
S’ils répètent la performance électorale de l’année dernière, le ticket commun DPP-UDF rassemblerait un peu plus de 43% des voix.
Hier lundi, le réseau de coordination ONG-Genre (NGO-GCN) a appelé au calme pendant et après les élections, exhortant les acteurs politiques à éviter d’inciter leurs partisans.
« Malgré nos différences superficielles, maintenons tous l’unité en réalisant que l’élection n’est pas une fin en soi, mais plutôt un simple moyen d’atteindre le développement auquel nous aspirons tous et que nous méritons », a déclaré la présidente de l’ONG-GCN, Barbara Banda.
JN/lb/te/APA