Kouadio Konan Bertin (KKB), un cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), candidat indépendant à la présidentielle du 31 octobre 2020, a été auditionné vendredi par le Conseil de discipline de sa formation politique, sous une forte escorte policière.
Arrivé autour de 11h GMT (heure locale) au siège du Pdci à Cocody, dans l’Est d’Abidjan, KKB, ex-président de la jeunesse du parti, visiblement décontracté, était escorté par une dizaine de policiers et quelques partisans.
Avec de petits sourires au coin des lèvres, il donnait l’air de quelqu’un qui avait abordé la rencontre dans un élan de sûreté. Le Pdci, laissera-t-il entendre est sa « maison » dans un échange à sa sortie d’audition.
Dans la cour, l’atmosphère était peu tendue. L’ex-leader de la jeunesse du Pdci a essuyé une injure d’un militant très remonté de sa candidature. Il est reproché à KKB de jouer le jeu du Rhdp, le parti au pouvoir, pour « déstabiliser » le Pdci à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Sa candidature déplaît ostensiblement à sa famille politique. Après le rejet de son dossier au sein du Pdci, il a jugé bon de faire cavalier seul en se présentant à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, en indépendant.
Face à la presse, le 7 juillet 2020, KKB a soutenu ne pas être à la solde du pouvoir, mais s’est présenté à la convention d’investiture du candidat du Pdci pour la présidentielle d’octobre 2020, parce que son pays « n’a nul besoin d’un pauvre remake des affrontements passés ».
Sa candidature va à l’encontre des décisions du Bureau politique du Pdci, instance suprême du parti. Il est interdit à tout candidat à la Convention d’investiture de se présenter à l’élection du président de la République s’il n’est pas retenu. Pour le parti, KKB ne respecte pas cette disposition.
M. Kouadio Bertin, déclaré éligible le 14 septembre 2020 par le Conseil constitutionnel, figure parmi les quatre candidats retenus sur 44 candidats. Candidat malheureux à la présidentielle de 2015, il compte s’appuyer sur des militants du Pdci, ce qui fâche son parti.
AP/ls/APA