La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du Burkina Faso annonce avoir reçu 23 dossiers de candidatures pour l’élection présidentielle du 22 novembre 2020.
Le processus électoral suit son cours au pays des Hommes intègres. A 48 jours des élections générales combinant la présidentielle et les législatives, la Ceni a clôturé la réception des dossiers le 2 octobre. Le dépôt avait été ouvert quatre jours plus tôt, le 28 septembre dernier. A l’issue, l’institution affirme avoir enregistré vingt-trois candidatures pour la présidentielle.
Elle publiera la liste définitive le 10 octobre prochain. Une commission de validation des dossiers de candidatures, répartie entre les membres de la Ceni et les candidats ou leurs représentants, est déjà mise en place.
Parmi les candidats déclarés, le sortant Roch Marc Christian Kaboré, 65 ans, brigue un second mandat. Il aura principalement face à lui Zéphirin Diabré, 61 ans, chef de file de l’opposition, arrivé deuxième en 2015 avec 29,65% des voix.
En plus de Diabré, d’autres personnalités telles qu’Ablassé Ouédraogo, Yacouba Isaac Zida, Ambroise Farama ou Boukary Kaboré sont aussi en lice.
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de l’ancien président Blaise Compaoré, écarté de l’élection de 2015, a également investi l’homme d’affaires Eddie Komboïgo, 56 ans.
La Ceni a par ailleurs reçu trois dossiers de candidature portés par des femmes. Il s’agit de Yeli Monique Kam, de Justine Coulidiati et de Korotimi Rachya Goretti.
La presse burkinabè continue de commenter cette actualité. Burkina24 note que la Ceni a reçu les candidatures de personnes « atypiques », de « vieux routiers » et des « amazones ».
Parmi ces dernières, Ouaganews cite Justine Coulidiati, juriste de formation et enseignante-chercheuse à l’Université Ouaga 2. Selon le site d’informations, elle « se veut être le porte-étendard de la femme burkinabè dans toutes ses dimensions : politique, économique et sociale et se dit prête à remporter l’élection présidentielle au soir du 22 novembre 2020 ».
Au total, 6.492.868 de Burkinabè sont inscrits dans les listes électorales. Ils devront élire à la fois, pour les élections générales du 22 novembre, le président de la République et les 127 députés de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, organiser les élections dans l’est et le nord du pays est un véritable défi au vu de la situation sécuritaire. Depuis 2015, les attaques terroristes ont fait plus de 1100 morts au Burkina Faso et contraint plus d’un million de personnes à fuir leur foyer.
L’opération d’enrôlement sur les listes électorales menée du 3 janvier au 17 juillet n’a pu couvrir plus de 1500 villages et secteurs (sur 9299), dont 22 communes, à cause de cette insécurité, selon la Ceni. L’Institut national de la statistique et de la démographie souligne que ces 22 communes représentent près de 417.000 personnes majeures en 2020.
Toutefois, le président de la Ceni, Newton Ahmed Barry, appelle dans Le Monde à faire la part des choses entre l’enrôlement et le vote.
« Ce n’est pas parce qu’on n’a pas fait l’enrôlement dans une commune qu’on ne peut pas y organiser des élections. Dans chaque commune, il y a ce qu’on appelle un fichier électoral biométrique permanent. La révision permet de prendre de nouveaux électeurs, mais ça ne supprime pas le droit des anciens. Donc tous ceux qui sont inscrits dans les différentes communes du pays, si la situation sécuritaire le permet, tout le monde peut voter », a-t-il précisé.
ODL/cgd/APA