Les militants de l’UFDG établis à Dakar se sont massés, mercredi après-midi, devant l’ambassade de la Guinée pour exprimer leur soutien au candidat Cellou Dalein Diallo.
« Cellou ! Cellou ! Cellou ! », s’époumone un jeune au regard déterminé. Comme lui, de nombreux inconditionnels du leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) entendent, par tous les moyens, s’opposer au « forcing » du président sortant Alpha Condé pour se maintenir au pouvoir.
Aux alentours de la représentation diplomatique de la Guinée située à Mermoz, dans la capitale sénégalaise, la forte chaleur n’a pas entamé leur ardeur. Torses nus, certains s’aspergent d’eau et reprennent de plus belle les slogans anti-Alpha Condé.
« Cellou a gagné le scrutin. Si la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) dit le contraire, nous manifesterons devant toutes les ambassades. Nous sommes prêts à tout, même à retourner dans notre pays pour participer à une guerre civile. Cette fois-ci, on ne laissera personne voler notre victoire », vocifère Mamadou Barry.
Cellou Dalein Diallo a récemment revendiqué la victoire dès le premier tour. Une déclaration notamment condamnée par le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), la formation d’Alpha Condé à qui les tout premiers résultats de la Ceni sont favorables.
« Nous assimilons cela à un poisson d’avril. Cellou est largement devant ses concurrents. Si le parti au pouvoir ne l’accepte pas, le pays va s’embraser », avertit Boubacar Barry.
L’une des manifestantes, assise sous le nouvel autopont, affirme que « le régime d’Alpha Condé continue de tuer les civils. Mais on va se battre. Parce que Cellou est maintenant notre président ». Avant qu’elle ne développe sa pensée, les policiers chargent la foule en lançant des palets de gaz lacrymogène. Dans la panique, des jeunes répliquent avec des jets de pierre. C’est la débandade !
La bataille s’internationalise au moment où en Guinée la tension est montée d’un cran. Ce mercredi, au moins neuf personnes sont mortes dans des heurts entre les partisans de l’opposition et les forces de l’ordre.
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