La plateforme de l’opposition ivoirienne, qui rejette l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, a crée lundi un « Conseil national de transition » présidé par Henri Konan Bédié, qui devra mettre en place un « gouvernement de transition ».
« Tirant la vacance du pouvoir exécutif avec la fin du mandat présidentiel de M. Alassane Ouattara et la non tenue d’une élection crédible (…) les partis et groupements politiques de l’opposition annoncent la création ce jour du Conseil national de transition », a déclaré Affi Nguessan, porte-parole de l’opposition, face à la presse, à la résidence de M. Bédié.
Ce Conseil national de transition est « présidé » par Henri Konan Bédié, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), et de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP), a fait savoir M. Affi Nguessan.
Il a pour mission de « préparer le cadre de l’organisation d’une élection présidentielle juste, transparente, inclusive, et de mettre en place dans les prochaines heures un gouvernement de transition », a-t-il indiqué.
Ce Conseil est également chargé de « convoquer les assises nationales pour la réconciliation nationale en vue du retour à une paix définitive en Côte d’Ivoire », a relevé M. Affi, le président du Front populaire ivoirien (FPI).
Les partis politiques de l’opposition, ajoutera-t-il, notent que « 90% de l’électorat de ce scrutin soit la majorité des Ivoiriens a rejeté la candidature illégale et anti-constitutionnelle du président sortant Alassane Ouattara ».
L’opposition dénonce par ailleurs « le caractère partisan de (la Commission électorale indépendante, CEI) l’organe électoral en charge des élections, une liste électorale truffée d’irrégularités, et les décisions iniques du Conseil constitutionnel du 14 septembre 2020, invalidant certaines candidatures ».
Selon M. Affi la consultation du 31 octobre 2020 est une « parodie d’élection présidentielle ». Pour ce faire, les partis et groupements de l’opposition « constatent la vacance de la présidence de la République de Côte d’Ivoire ».
« Le peuple de Côte d’Ivoire, dans sa majorité a suivi le mot d’ordre de désobéissance civile lancé le 20 septembre 2020 et celui relatif au boycott de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 », a-t-il poursuivi.
Il a martelé que « le pouvoir en place et l’organe électoral illégal n’ont réussi à faire voter que 8% de l’électorat malgré les bourrages d’urnes, toutes autres formes de tricheries et d’agressions perpétrées contre les partisans de l’opposition ».
MM. Bédié et Affi, respectivement candidats du Pdci et du Fpi, ont refusé de prendre part à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, estimant que les conditions d’un scrutin crédible ne sont pas réunies. Ils ont appelé à une désobéissance civile, un mot d’ordre qu’ils maintiennent toujours.
AP/ls/APA