Le président du Conseil départemental de Kaffrine (centre), Adama Diouf, a plaidé, ce lundi à Dakar, en faveur de l’intégration des projets territoriaux locaux dans la mise en œuvre des agropoles.
Les élus locaux souhaitent être davantage impliqués dans la mise en place des projets de développement destinés à leurs terroirs.
En effet, selon le président du Conseil départemental de Kaffrine, Adama Diouf, chaque département ou commune a un projet territorial adossé aux ressources locales, à la vocation de la localité, aux réalités locales. Et l’agropole centre a l’opportunité, dans le cadre de sa formulation, d’intégrer ces questions-là. Car, c’est seulement à ce niveau qu’il aura un sens », a-t-il dit.
M. Diouf s’exprimait à l’occasion de l’atelier de structuration de l’agropole centre qui regroupe les régions de Kaffrine, Kaolack, Fatick et Diourbel à l’initiative du Bureau opérationnel du suivi du Plan Sénégal émergent (BOS/PSE).
Abondant dans le même sens que M. Diouf, le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi), Christophe Yvetot a souligné la nécessité d’aller vers des projets structurants sur lesquels peuvent se greffer toutes les autres interventions.
Déplorant la multiplicité des projets qui interviennent de façon disparate, le diplomate a plaidé pour une synergie de toutes ces initiatives afin d’avoir un vrai impact sur les populations. « C’est seulement en ayant ces projets structurants que l’on pourra avoir un impact », a-t-il martelé.
D’un coût global de 92 milliards de FCfa -les 50 ont été déjà mobilisés-, l’agropole centre de même que celui du sud et du nord constitue « une réponse urgente pour l’accélération de la politique industrielle du Sénégal », a déclaré le ministre du Développement industriel et des petites et moyennes industries, Moustapha Diop.
Ce dernier a par ailleurs indiqué que l’agropole centre devrait « augmenter les superficies cultivables ainsi que les rendements en créant plus de contractualisation entre les petits producteurs locaux et les industriels qui viendront investir dans la zone ».
Selon Moustapha Diop, l’installation des infrastructures sur les sites devant abriter les modules de l’agropole centre est prévue au mois d’avril 2021.
Le ministre du Développement industriel et des petites et moyennes industries a en outre annoncé la mise en place prochaine d’une agropole intercommunale dédiée à l’horticulture, au lait et à la viande. Ce complexe agro-industriel sera implanté dans la zone de Sandiara-Nguéniène (ouest).
A en croire le ministre en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent (Pse), Abdou Karim Fofana, « au-delà de la zone centre, il est prévu la mise en place d’agropoles intégrées et compétitives se concentrant sur les chaînes de valeur aux potentiels de développement élevés dans les différentes zones du pays tels les céréales, les oléagineux, les produits horticoles, entre autres ».
M. Fofana a également rappelé la nécessité de faire de « l’agriculture un moteur de notre développement », en perspective « d’une mise en valeur des atouts agricoles insuffisamment exploités au Sénégal ».
« C’est un défi de produire. Il en est un autre de transformer afin d’assurer notre indépendance alimentaire », a-t-il souligné, déplorant que seuls « 13% des produits locaux sont transformés au Sénégal ».
Le projet d’agropole du centre ambitionne de créer quelque 14500 emplois directs et permettra, selon M. Fofana, « d’amorcer le cycle de la mutation d’une économie principalement portée par la production agricole primaire et les services vers une économie davantage axée sur la transformation industrielle des ressources de base au niveau local ».
ARD/cgd/APA