Le chef de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé (71 ans), est décédé ce vendredi à Paris où il était hospitalisé pour le coronavirus.
Le principal opposant malien Soumaïla Cissé, qui avait été retenu en otage pendant six mois par Al-Qaeda au Maghreb islamique, est décédé vendredi 25 décembre du coronavirus en France, selon des proches de sa famille et de son parti.
Soumaïla Cissé se trouvait à Niamey selon des proches, avant que sa situation sanitaire ne nécessite son évacuation d’urgence à l’hôpital américain de Neuilly de Paris où il décède finalement.
A lire ici : Bah N’daw: « Soumaïla Cissé s’en va à un tournant critique »
Cette disparition tragique de Soumaïla Cissé plonge la classe politique dans l’émoi et la consternation. Et pour cause, le leader de l’Union pour la République et la démocratie (Urd) était annoncé comme le grand favori de la prochaine présidentielle malienne qui doit marquer la fin de la transition dans quinze (15) mois.
Figure de l’opposition
Soumaïla Cissé est une figure majeure de la vie politique maliennne. Plusieurs fois ministre, Il a été président de la Commission de l’Uemoa (Union monétaire ouest-africain) entre 2004 et 2011.
En 2002, il décide de se lancer dans la course au fauteuil présidentiel contre Amadou Toumani Touré avant de subir un revers au second tour face à ATT décédé le 10 novembre dernier en Turquie, en récoltant 35% des suffrages au second tour.
En 2013, il se représente encore mais perd à nouveau au second tour contre Ibrahim Boubacar Keïta. Ce dernier l’emporte finalement avec 77,6% des voix contre 22,4% pour Soumaïla Cissé qui reconnaît sa défaite avant la fin du dépouillement.
A lire aussi:
Otages au Mali : les dessous d’une libération
En 2018, Soumaïla Cissé se lance à nouveau dans la course au Palais de Koulouba. Cette fois, il contraint le président sortant IBK à un second tour inédit qu’il perd finalement en obtenant que 32,8 % contre 67,% pour le président sortant. Le candidat de l’Urd avait dénoncé à l’époque une fraude massive et échoue à rallier l’opposition autour de sa cause.
Le 29 mars 2020 marque sa dernière participation à une élection au Mali. Alors qu’il était aux mains de ses ravisseurs, Soumaïla Cissé était réélu au premier tour des législatives.
Sa disparition brutale est qualifiée de « terrible nouvelle » par Moussa Mara, ancien Premier ministre malien qui se dit « surpris et abasourdi » par une telle nouvelle.
CD/APA