La Côte d’Ivoire va élaborer un programme du travail décent 2021-2025, a annoncé jeudi le ministre de l’Emploi et de la protection sociale (MEPS), Pascal Abinan, lors de la présentation du bilan 2020 et les perspectives 2021 de son département.
« Il s’agit de faire adopter le nouveau programme pays du travail décent 2021-2025 », a déclaré M. Pascal Abinan, affirmant que son ministère envisage de « faire adopter le document de politique national du travail et le mettre en oeuvre ».
Faisant état des perspectives, il a également annoncé l’élaboration d’une stratégie d’intervention des inspecteurs du travail dans le secteur agricole dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants.
Le secteur de l’emploi a été éprouvé suite à la crise de Covid-19 en Côte d’Ivoire, où de grandes entreprises ont été impactées et selon les statistiques, « de mai à octobre 2020, 33 964 travailleurs ont été mis en chômage technique et 1 093 ont été licenciés ».
En outre, « 4 507 travailleurs ont bénéficié de l’anticipation du chômage technique », au regard des données du ministère qui ressortent « une liste de 18 135 travailleurs mis au chômage et devant être appuyés par l’Etat à travers le fonds de solidarité Covid-19 ».
« Parmi ces personnes, 17 303 dossiers de travailleurs ont été validés au 15 décembre 2020 par le Comité de gestion de ce fonds », a précisé le ministre de l’Emploi et de la protection sociale, assurant que « l’Etat soutient les entreprises face à cette grave crise ».
A fin décembre 2020, les services du ministère ont effectué 1 900 contrôles des lieux de travail et enregistré 137 conflits collectifs de travail, 14 291 conflits individuels de travail qui ont été gérés, 395 contrôles et consultations en santé et sécurité.
Pour les activités de lutte contre le travail des enfants, 73 enfants ont été identifiés dans les secteurs du BTP, a poursuivi le ministre, qui a remercié la Première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara qui est engagée dans la lutte contre la traite des enfants.
Il a par ailleurs indiqué que la réalisation de trois projets collectifs d’activités génératrices de revenus ont eu un impact de 500 emplois et l’insertion de 3000 jeunes dans les THIMO (Travaux à haute intensité de main d’oeuvre) dans le cadre du « CD2 Emploi » et d’une étude sur la promotion des emplois dans le domaine du numérique.
« Le secteur informel en Côte d’Ivoire représente pratiquement 90% de l’Emploi et donc notre rôle, notre devoir, c’est de faire en sorte de réduire l’impact de cet emploi informel (qui) échappe aux impôts », a dit M. Pascal Abinan.
AP/ls/APA