La télévision d’Etat tchadienne a annoncé mardi la mort du président Idriss Déby sur un théâtre d’opération, peu après sa réélection, à l’âge de 68 ans.
L’incertitude au Tchad a finalement conduit à la mort du chef de l’Etat, vingt-quatre heures après avoir rempilé pour un sixième mandat. Le « maréchal » est décédé des suites de blessures reçues alors qu’il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le nord durant le week-end, a annoncé l’armée sur la télévision nationale.
« Le président de la République, chef de l’État, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad », indique le communiqué lu à l’antenne par le porte-parole de l’armée, Général Azem Bermandoa Agouna.
Au pouvoir depuis 30 ans, le candidat du Mouvement patriotique du salut (MPS) avait été déclaré la veille, lundi soir, vainqueur au premier tour par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) avec 79,32% des suffrages.
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Déby avait été réélu dans un climat de fortes violences. Une rébellion lancée le jour du scrutin, le 11 avril, avait été réprimée dans le sang, occasionnant la mort de 300 personnes. Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), un mouvement politico-militaire opposé au régime du président Idriss Déby, a pénétré le territoire tchadien depuis la Libye.
Le FACT a pour objectif, selon un document de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), « la réalisation des aspirations fondamentales du peuple tchadien (…) et la concrétisation de l’alternance politique ».
Dirigés par Mahamat Mahdi Ali, ancien du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT) et de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), les combattants de ce mouvement ont eu plusieurs affrontements avec l’armée. Les combats auraient continué dimanche et jusque dans la matinée du lundi 19 avril.
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Les autorités déclaraient les avoir mis en déroute. Mais Mahamat Mahdi Ali a affirmé ce mardi matin sur Radio France internationale (RFI) que ses colonnes ont opéré « un repli stratégique ». Il renseigne que ses troupes contrôlent encore un périmètre autour des localités de Zouarké et Wour, à 400 kilomètres environ au sud de la frontière avec la Libye, où les rebelles sont habituellement basés.
ODL/cgd/APA