Le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) trouve « surprenant » le refus de l’offre de 200 millions de dollars de la part de la société textile néerlandaise dont l’essentiel du chiffre d’affaires est réalisé en Afrique.
D’Abidjan à Lagos en passant par Cotonou, le wax est omniprésent dans les rues à telle enseigne qu’on pourrait aisément penser que ce pagne est une création africaine. Il n’en est rien.
Les Pays-Bas sont les pionniers de la fabrication de ce tissu coloré. Peu importe, le refus de Vlisco, une marque hollandaise dont « les ventes sont presque exclusivement centrées sur l’Afrique », d’être rachetée par Made in Africa passe mal auprès du Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Car la proposition de Made in Africa, dirigée par Kojo Annan, fils de Kofi, l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies, a notamment bénéficié du soutien financier de la banque africaine d’import-export (Afreximbank), partenaire stratégique de la Zlecaf.
Celle-ci, dans un communiqué reçu mardi à APA, tout « en respectant les droits des parties dans le cadre d’une transaction privée », compte peser de tout son poids dans ce dossier parce qu’il s’agit d’ « une question d’intérêt public pour l’intégration du marché africain et la compétitivité régionale et mondiale ».
La Zlecaf, dans le document, rappelle que son objectif est d’accélérer « l’industrialisation du continent africain, de consolider un marché intégré comptant plus de 1,3 milliard de personnes et un PIB combiné de 3,4 billions de dollars et de placer l’Afrique sur une voie durable en matière de compétitivité régionale et mondiale ».
Et le secteur du textile est, constate la Zlecaf, « au cœur » de cette lutte économique entre Etats et continents. C’est pourquoi son secrétariat suit « de près » cette affaire étant donné que « la vente de Vlisco à Made in Africa servirait les intérêts économiques et commerciaux plus larges de l’Afrique ».
De son côté, Wamkele Mene, le Secrétaire Général de la Zlecaf, déclare : « Nous ne saurions émettre un jugement de valeur sur les motifs du rejet de l’offre de Made in Africa, laquelle était par ailleurs la plus élevée. Nous avons cependant l’intime conviction que lorsqu’une entreprise africaine soumet une offre exceptionnelle pour acquérir une entreprise étrangère qui semble tirer ses bénéfices exclusivement de ventes sur le continent africain, qui plus est soutenue par une banque de financement du commerce africain de premier plan, cette entreprise africaine est légitimement en droit d’espérer conclure la transaction en faveur de l’Afrique ».
En définitive, le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine invite instamment l’entreprise Vlisco « à reconsidérer cette décision ».
ID/APA