En République démocratique du Congo (RDC), les violences armées dans la province orientale de l’Ituri ont forcé près de 100 000 personnes à fuir leurs foyers depuis janvier.
Dans l’Est de la RDC, les affrontements entre groupes armés et attaques ciblant les civils continuent d’aggraver la situation humanitaire, affectant particulièrement les enfants et perturbant l’accès à l’éducation. Les violences armées dans la province de l’Ituri ont contraint près de 100 000 personnes à fuir leurs foyers depuis le début de l’année, selon le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
Cette situation préoccupante touche principalement les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, où les affrontements entre groupes armés et attaques contre la population civile se sont intensifiés ces dernières semaines. Au cours des deux premiers mois de l’année, 205 civils ont été tués, dont une majorité en février, principalement à la suite d’attaques menées par les Forces démocratiques alliées (ADF) dans plusieurs villages du territoire d’Irumu. Parmi les victimes figuraient de nombreuses femmes et enfants.
Les violences ont également gravement perturbé l’éducation dans la région. Depuis janvier, 78 écoles ont dû fermer dans les zones de santé de Fataki et Drodro, affectant près de 30 000 enfants. Fin février, une trentaine d’écoles supplémentaires ont été fermées dans des localités du littoral du lac Albert, après des affrontements entre l’armée congolaise et un groupe armé à Nyamamba. Au total, plus de 40 000 enfants sont désormais privés d’éducation dans les sites de déplacés.
La situation sécuritaire dégradée empêche également la livraison de services humanitaires à près de 92´000 personnes dans les zones touchées, aggravant davantage les conditions de vie des déplacés.
Cette nouvelle crise en Ituri survient alors que la RDC fait face à une crise humanitaire complexe, exacerbée par les offensives des rebelles du M23 dans l’Est du pays. Plus de 21 millions de Congolais ont besoin d’aide humanitaire, et les violents affrontements ont également contribué à une recrudescence des maladies liées à l’eau, notamment le choléra.
Depuis janvier, la ville de Goma, dans le Nord-Kivu, est devenue l’épicentre de l’épidémie de choléra, avec 68 % des 1 846 cas enregistrés dans la province. La situation sanitaire précaire, combinée à la violence et à l’extrême pauvreté, aggrave les risques de propagation de la maladie dans les communautés vulnérables.
Alors que des négociations directes étaient attendues ce mardi, à Luanda, sous médiation angolaise, avec Kinshasa, les rebelles du M23 ont décliné à la dernière minute l’invitation, dénonçant les récentes sanctions européennes contre son organisation.
ODL/Sf/ac/APA