La phase III du projet national de vidéosurveillance lancé par la police ougandaise (UPF) nécessitera un financement additionnel de 62 millions de dollars américains. Cette annonce a été faite par le sous-secrétaire de la police, Aggrey Wunyi, lors de son audition devant la Commission de la défense et des affaires intérieures, le mardi 11 mars 2025.
En Ouganda,le sous-secrétaire de la police, Aggrey Wunyi a précisé que le projet de vidéosurveillance de la police en est encore à un stade préliminaire, entre la phase de conception et la recherche de financements.
Le ministre d’État aux Affaires intérieures, David Muhoozi, qui accompagnait les responsables de la police lors de cette rencontre, a indiqué que les phases I et II du système de vidéosurveillance national, déjà mises en place, affichent des résultats satisfaisants, avec des performances variant entre 85 % et 95 %, certaines régions ayant même atteint 100 %.
Muhoozi a ajouté que le système couvre actuellement l’ensemble des 19 divisions de la police dans la région métropolitaine de Kampala, ainsi que de nombreuses municipalités, dont Masaka, Mbarara, Ntungamo, Kabale, Kisoro, Arua, Gulu, Iganga et Jinja. D’autres villes comme Rukungiri, Bushenyi, Kasese, Fort Portal, Mubende, Mityana, Hoima, Masindi, Kitgum, Lira, Soroti, Moroto, Mbale, Kapchorwa, Tororo et Kamuli sont également couvertes.
Depuis l’implantation du système en 2018, 42 417 incidents opérationnels et liés au renseignement ont été gérés, et 6 688 affaires ont fait l’objet d’enquêtes approfondies grâce aux images collectées, a souligné Muhoozi.
La phase III du projet vise à combler les lacunes des phases précédentes en augmentant le nombre de caméras pour réduire les angles morts, en introduisant des caméras portatives pour les policiers et en renforçant la capacité du centre de données pour répondre aux besoins croissants en matière de stockage et de traitement des images.
Muhoozi a ajouté que le système continue de fonctionner grâce à l’embauche de personnel qualifié en informatique et en ingénierie pour en assurer la maintenance, précisant que seule une formation continue est nécessaire pour intégrer les nouvelles mises à jour du système.
Cependant, les parlementaires ont exprimé des préoccupations concernant l’efficacité du système. Le président de la commission, Wilson Kajwengye, a soulevé la question des coupures d’électricité fréquentes dans le pays, se demandant si les caméras pouvaient fonctionner correctement lors de telles pannes.
« Nous avons constaté des cas où le réseau principal tombe en panne. Cela affecte-t-il vos caméras, ou ces dernières sont-elles capables de continuer à fonctionner malgré ces difficultés ? Est-ce le cas dans tout le pays ? » a demandé Kajwengye.
Peter Okeyoh, député de Bukooli Island, a également questionné l’UPF sur les mesures mises en place pour prévenir le vandalisme des systèmes de vidéosurveillance, notamment lors de travaux de construction tels que l’entretien des routes.
De son côté, le député de Kagoma North, Kintu Brandon, a interrogé sur la possibilité d’intégrer des images de caméras privées au système national. « Il y a des caméras dans des lieux privés comme les supermarchés, les bars, les hôtels ou même les domiciles. Comment ces images sont-elles reliées à votre centre de vidéosurveillance en cas de crimes où vous auriez besoin d’accéder à ces enregistrements ? » a-t-il demandé.
Muhoozi a clarifié que le système national de vidéosurveillance n’est pas connecté aux caméras privées. « Nous n’utilisons que les informations fournies volontairement par les propriétaires de caméras personnelles. De plus, il n’existe pas de cadre légal régissant l’intégration des caméras privées au réseau national, en raison des préoccupations liées à la confidentialité, » a-t-il expliqué.
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