Face à l’aggravation de la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo et après les pertes subies par les forces régionales, la SADC convoque un sommet virtuel d’urgence pour réviser sa stratégie militaire.
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a annoncé, mardi, la tenue d’un nouveau Sommet extraordinaire virtuel des chefs d’État et de gouvernement le 13 mars 2025, spécifiquement consacré à la dégradation continue de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC).
Ce sommet, qui sera présidé par le président zimbabwéen Dr. Emmerson Mnangagwa en sa qualité de président en exercice de la SADC, intervient une semaine seulement après la réunion de la Troïka Plus tenue le 6 mars sous la présidence de Samia Suluhu Hassan, qui dirige actuellement l’Organe de la SADC chargé de la politique, de la défense et de la sécurité.
Engagement militaire renforcé après des pertes humaines
Cette succession rapide de rencontres au plus haut niveau témoigne de la gravité de la situation dans l’Est de la RDC, où les forces de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) ont récemment subi de lourdes pertes. Lors du Sommet de la Troïka Plus, les dirigeants ont d’ailleurs rendu hommage aux soldats sud-africains, malawites et tanzaniens tombés durant les opérations.
« La région de la SADC fera de son mieux pour aider la RDC », avait alors déclaré la présidente tanzanienne, réaffirmant « la solidarité de la SADC avec le peuple de la RDC dans un esprit d’unité et de coopération ». Cette déclaration prend aujourd’hui une importance particulière, alors que le sommet du 13 mars devra examiner et statuer sur les recommandations issues de la réunion du 6 mars.
Sommet du 13 mars: une étape cruciale
Selon le communiqué officiel de la SADC, le Sommet du 13 mars recevra des mises à jour sur la dernière situation sécuritaire en RDC et délibérera sur les recommandations formulées lors du Sommet extraordinaire de l’Organe Troïka du 6 mars 2025.
Les observateurs s’attendent notamment à ce que les chefs d’État se penchent sur la révision du mandat de la SAMIDRC, dont un rapport a été préparé par le sous-comité de défense et présenté lors de la réunion de la Troïka Plus.
Un engagement régional réaffirmé
Cette intensification des efforts diplomatiques s’inscrit dans le cadre du Pacte de défense mutuelle de la SADC de 2003, et fait suite au Sommet extraordinaire tenu le 31 janvier à Harare, qui avait déjà abordé la question de l’insécurité persistante en RDC.
La SADC, qui compte 16 États membres dont la RDC elle-même, réaffirme ainsi son rôle central dans la promotion de la paix et de la sécurité régionales, conformément à sa mission de favoriser « une croissance économique durable et un développement socio-économique à travers des systèmes productifs efficaces, une coopération et une intégration plus profondes, une bonne gouvernance, ainsi qu’une paix et une sécurité durables ».
Intensification des violences
Cette mobilisation régionale intervient dans un contexte d’intensification des affrontements dans l’Est de la RDC, une région riche en ressources naturelles qui souffre depuis des décennies de l’activité de nombreux groupes armés.
Le président congolais Félix Tshisekedi, qui participait au Sommet de la Troïka Plus, devrait également prendre part aux discussions du 13 mars pour présenter la situation sur le terrain et les besoins de son pays face à cette crise qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
AC/Sf/APA