Le président John Dramani Mahama a officiellement ouvert le dialogue économique national, alors que le pays fait face à une dette publique atteignant 47 milliards de dollars et à un secteur énergétique en crise profonde.
Au Ghana, le président John Dramani Mahama a officiellement lancé lundi 3 mars le dialogue économique national 2025, une initiative cruciale visant à redresser l’économie, après qu’il a dressé un constat alarmant de la situation financière du pays, a constaté APA.
« J’ai ouvert le dialogue économique national de 2 jours, une activité clé qui réunit des Ghanéens de tous horizons pour revoir l’état de notre économie et discuter des stratégies pour insuffler vie à l’économie effondrée », a déclaré le président Mahama lors de la cérémonie d’ouverture.
Une crise économique « majeure » dénoncée au Parlement
Cette initiative intervient quelques jours seulement après le discours prononcé par le président Mahama devant le Parlement ghanéen jeudi dernier, 50 jours après sa prise de fonction. Le chef de l’État avait alors dressé un tableau sombre de la situation économique, dénonçant une dette « stupéfiante » et un secteur énergétique en crise.
Lors de son allocution parlementaire, le président a révélé que la dette publique atteignait 721 milliards de cedis ghanéens (environ 47 milliards de dollars), avec un endettement massif des entreprises publiques, notamment 68 milliards de cedis pour la compagnie d’électricité ECG et 32,5 milliards pour le Ghana Cocoa Board. Il avait également souligné un déficit de financement de 2,2 milliards de dollars dans le secteur énergétique et l’arrêt de 55 projets d’infrastructure faute de paiements.
Un dialogue pour construire « l’économie que nous voulons«
Face à cette situation critique, le dialogue économique national de deux jours rassemble des représentants du gouvernement, du secteur privé, de la société civile et des experts économiques pour élaborer collectivement une feuille de route pour la relance.
« Je remercie tous les Ghanéens, les principaux participants et le comité de planification de se réunir pour construire l’économie que nous voulons », a souligné le président lors de l’ouverture du dialogue.
Le chef de l’État ghanéen, élu le 7 décembre dernier, s’est engagé personnellement dans ce processus : « En tant que président, je m’engage à faire en sorte que les leçons apprises de cette crise façonnent nos décisions dans les années à venir. Les erreurs du passé ne doivent pas définir notre avenir, et je jure de faire tout ce que je peux pour orienter cette nation vers un chemin plus brillant et plus prospère. »
Des mesures d’austérité et un plan d’action
Depuis son investiture le 7 janvier, le gouvernement Mahama a pris des mesures d’austérité, réduisant les dépenses publiques et limitant l’endettement. Le président a salué une baisse des taux d’intérêt, avec le rendement des bons du Trésor à 91 jours tombant de 28,51% début janvier à 24,48% fin février.
Mahama a annoncé la signature d’un protocole d’accord avec les créanciers officiels du Ghana, étape clé vers une restructuration de la dette. Il a également fait savoir que la présentation du budget 2025 au Parlement suivrait ce dialogue économique national, tandis que la quatrième revue du programme du FMI est prévue du 2 au 15 avril.
Dans un effort de réduction des coûts, le président s’est engagé à limiter la taille du gouvernement et à rationaliser l’administration présidentielle. Il a aussi promis une série de réformes pour stimuler l’économie, dont un plan d’investissement de 10 milliards de dollars pour les infrastructures et une réforme fiscale visant à encourager la croissance.
Les conclusions et recommandations issues de ce dialogue économique national devraient façonner les politiques économiques du pays pour les prochaines années, alors que le Ghana tente de sortir d’une crise financière qui, selon les mots du président, inflige à la population des « difficultés sans précédent ».
AC/Sf/APA