Après avoir nommé un envoyé spécial pour la Confédération des États du Sahel en janvier, le président ghanéen John Dramani Mahama a reçu le président de la Commission de la Cédéao pour discuter de l’avenir de l’organisation régionale.
Le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Dr Omar Alieu Touray, a été reçu en audience à Jubilee House à Accra le 26 février 2025 par John Dramani Mahama, président de la République du Ghana.
Au centre des discussions figurait la question du retrait du Burkina Faso, du Niger et du Mali de la Cédéao. Les deux personnalités ont également abordé le plan de contingence en cours d’élaboration, les préparatifs liés à la célébration du 50ème anniversaire de l’organisation et du Sommet spécial sur l’avenir de la région.
« La Cédéao réaffirme son engagement à appuyer les États membres pour renforcer la gouvernance, l’intégration économique et la sécurité régionales », a déclaré le Dr Touray, qui a également félicité le président Mahama pour sa récente victoire électorale.
Pour sa part, le président ghanéen a exprimé son soutien sans réserve à l’organisation, rappelant que « le Ghana maintient son plein soutien à la Cédéao et encourage la poursuite du dialogue avec les trois pays de l’AES pour promouvoir la paix et la stabilité régionales ». En réunion ministérielle les 22 et 23 février à Bamako, les pays de l’AES ont défini une stratégie commune pour les futures discussions avec l’institution régionale.
Une stratégie diplomatique déjà engagée envers l’AES
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité de la politique régionale active initiée par le président Mahama dès son arrivée au pouvoir. Le 21 janvier 2025, soit peu après son investiture, il avait annoncé une série de nominations majeures, dont celle de Larry Gbevlo-Lartey comme envoyé spécial pour l’Alliance des États sahéliens, illustrant sa volonté de jouer un rôle actif dans les affaires régionales.
Dès son élection, John Dramani Mahama avait manifesté une volonté claire de renouer le dialogue avec les pays membres de l’AES – le Niger, le Mali et le Burkina Faso – dans un contexte de crise diplomatique entre ces nations et la Cédéao. Pour marquer cette démarche d’ouverture, le président ghanéen avait dépêché des émissaires dans ces trois États afin d’assurer leur participation à son investiture.
Le président burkinabè, Ibrahim Traoré, avait personnellement assisté à la cérémonie, marquant son premier déplacement officiel au Ghana depuis son accession au pouvoir en 2022. Le Niger et le Mali s’étaient fait représenter par leurs Premiers ministres respectifs, Ali Mahaman Lamine Zeine et le général Abdoulaye Maïga.
Lors de sa rencontre avec le président de la Commission de la Cédéao, John Dramani Mahama a souligné la nécessité « de repositionner la Cédéao face aux réalités géopolitiques et aux défis mondiaux de l’heure », tout en assurant son soutien aux célébrations du cinquantenaire de l’organisation et au Sommet de l’Avenir en préparation.
AC/Sf/APA