La société civile sénégalaise, sous l’égide de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV Afrique), a formulé, vendredi à Dakar, des recommandations pour la prise en compte des intérêts des consommateurs dans la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale halieutique (LOASPH).
En 2004, le Sénégal s’est doté d’une loi d’orientation agro-sylvo-pastorale (LOASP), qui constituait jusque-là le cadre de développement agro-sylvo-pastoral du pays. Après 20 ans d’existence, cette loi est en phase de révision et intègre le secteur halieutique, devenant ainsi la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale halieutique (LOASPH).
Pour la prise en compte des intérêts des consommateurs par la LOASPH révisée, la société civile sénégalaise a formulé des recommandations, parmi lesquelles, figurent le renforcement ou la réintégration des mécanismes de structuration de systèmes alimentaires territorialisés.
Les organisations de consommateurs considèrent qu’il faut notamment « prévoir dans la LOASPH des mécanismes de promotion de l’éducation alimentaire/nutritionnelle des jeunes et des moins jeunes, intégrer dans les dispositions sur la mise en marché des produits le développement de marchés de produits issus de la production […] biologique », écrivent-elle dans un document transmis à APA à l’issue d’un atelier tenu à Dakar.
Elles ont aussi suggéré de mettre en place des mécanismes qui rendent disponible les intrants le long des chaînes d’approvisionnement, de production, de transformation, de commercialisation et de consommation ; prévoir dans les programmes et projets de modernisation et de renforcement des capacités, les exigences de la planification des productions pour réduire les pertes post-récolte ; et de soutenir le secteur de la transformation agroalimentaire à travers une approche systémique mettant en cohérence les leviers de politique publique, des incitations économiques et changements de comportement.
Pour ces organisations, « il faut aussi réduire la TVA sur les produits locaux transformés, baisser les taxes sur les emballages importés [supérieur à 40%], tout en protégeant les PME en taxant plus fortement certains produits importés ».
Elles ont par ailleurs appelé à « prévoir des règlements pour encadrer les relations contractuelles entre fournisseurs locaux et la grande distribution ou les industriels » et « à faire attention aux obstacles sexo-spécifiques ».
TE/Sf/APA