Les experts de la Cédéao se réunissent cette semaine à Abuja pour renforcer les capacités régionales de maintien de la paix, à travers la Force en attente.
La réunion actuelle à la Cédéao, qui se tient du 24 au 28 février 2025, rassemble des experts gouvernementaux, des responsables militaires et des spécialistes de la sécurité des États membres. Organisée par la Division des opérations de soutien à la paix de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), cette rencontre de cinq jours vise à valider des politiques clés pour renforcer la Force en attente de la Cédéao (FAC) et améliorer les capacités régionales de maintien de la paix.
Les travaux se concentrent particulièrement sur l’amélioration des cadres logistiques et opérationnels nécessaires pour assurer une réponse rapide aux crises et des opérations de paix durables. Les politiques qui seront validées au terme de cette rencontre serviront de feuille de route pour renforcer durablement la paix et la sécurité dans la région.
Cette réunion technique s’inscrit dans le prolongement des décisions stratégiques prises lors de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao du 15 décembre dernier à Abuja. Face aux nombreuses attaques de groupes jihadistes qui frappent régulièrement plusieurs pays de la sous-région, les dirigeants ouest-africains avaient alors décidé d’accélérer l’activation de la force régionale de lutte contre le terrorisme, prévue dès 2025.
Cette initiative s’arrime au Plan d’action 2020-2024 pour l’éradication du terrorisme, qui sera ajusté en fonction de l’évolution du contexte sécuritaire. Une réunion des ministres des Finances et de la Défense doit également être organisée pour définir les modalités de financement de cette force, considérée comme cruciale pour contrer les menaces croissantes des groupes armés terroristes.
Lors du sommet de décembre, la Conférence avait salué les efforts de coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme, notamment à travers l’Initiative d’Accra et la Force multinationale mixte du bassin du lac Tchad, et avait chargé la Commission de la Cédéao de renforcer son soutien aux initiatives en cours.
Ces décisions font suite aux discussions du Comité des Chefs d’état-major de la Cédéao (CCDS) en août 2024, où les chefs militaires ouest-africains avaient réaffirmé leur engagement à combattre le terrorisme pour préserver la stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest.
Lors de la 42e réunion du CCDS, du 7 au 9 août 2024, présidée par le général Christopher Musa, chef d’état-major de la défense du Nigéria, la coopération régionale pour contrer le terrorisme avait été mise en avant comme une priorité absolue. Les chefs d’état-major avaient souligné la nécessité de renforcer la coopération en matière de renseignement et d’unir leurs efforts contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
« Aucune nation ne peut relever seule ces défis. Notre force réside dans notre unité et notre détermination collective à protéger la stabilité et la gouvernance démocratique en Afrique de l’Ouest », avait alors insisté le général Musa.
Un des points saillants de cette réunion d’août a été l’approbation d’une mission de sécurité en Sierra Léone, composée de 1 200 hommes, pour soutenir les efforts nationaux dans la lutte contre les groupes armés terroristes, faisant suite à une directive de l’Autorité des chefs d’État de la Cédéao prise lors de son 64e sommet ordinaire en décembre 2023.
Le CCDS a également réaffirmé son engagement à activer la Force en attente de la Cédéao (ESF), avec un objectif de 5 000 hommes, dont une brigade antiterroriste de 1 650 hommes en priorité. Cette force sera essentielle pour faire face rapidement et efficacement aux menaces terroristes qui pèsent sur la région.
AC/Sf/APA