Des responsables africains et experts du climat dénoncent unanimement la décision prêtée à Trump de quitter l’accord de Paris, comme une menace contre les efforts mondiaux de lutte contre le réchauffement climatique.
L’annonce du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat par Donald Trump, dès son investiture ce lundi, provoque une vague d’inquiétude et de réprobation, particulièrement en Afrique où les conséquences du changement climatique sont déjà palpables.
Pour le Sénégalais Mouhamadou Sissoko, Secrétaire Général de Teranga Lab, « cette décision compromet non seulement la coopération internationale, mais aussi les engagements financiers nécessaires pour soutenir les pays en développement dans leur transition écologique et leur adaptation aux impacts climatiques. »
« L’Afrique est un acteur clé dans l’espace multilatéral du climat, et cela n’est pas près de changer », affirme Fred Njehu, stratège politique panafricain pour Greenpeace Afrique, dénonçant « une énorme menace pour notre avenir. »
Faten Aggad, directrice exécutive de l’African Future Policies Hub, souligne la gravité de la situation. Selon elle, « les États-Unis sont responsables de 13,5 % des émissions mondiales, soit plus de quatre fois la contribution de l’Afrique en tant que continent à part entière. »
« Ce retrait annoncé des États-Unis de l’accord de Paris est un coup de tonnerre climatique », déplore le journaliste freelance Pape Ibrahima Ndiaye, qui rappelle l’engagement récent des États-Unis « d’aider le continent africain dans sa quête de résilience » avec une promesse de 3 milliards de dollars par an pour soutenir l’adaptation.
Le ministre sierra-léonais de l’environnement, Jiwoh Abdulai, insiste sur le fait que « les catastrophes liées au changement climatique ne se conforment pas aux idéologies politiques. »
Pour Christopher Trisos, titulaire de la chaire de recherche AXA sur les risques climatiques en Afrique, « le retrait de l’administration Trump de l’Accord de Paris ne change rien au fait que l’augmentation de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz ne fait qu’aggraver le changement climatique. »
La décision américaine, qui prendra effet dans un an conformément aux dispositions du pacte, fait des États-Unis la seule nation parmi les 193 signataires à quitter cet accord historique sur le climat.
ARD/te/Sf/APA