La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) envisage de mettre en place, en cette année 2025, un marché des dérivés afin d’offrir aux investisseurs des éléments de couverture.
Lors d’une présentation du bilan de cette place financière pour l’année 2024 et les perspectives jusqu’en 2030, M. Edoh Kossi Amenounve, directeur général de la BRVM, a annoncé pour 2025 un marché des dérivés « uniquement sur les indices et les actions cotées à la BRVM ».
Le marché des dérivés, dira-t-il, est un instrument qui permet d’acheter un contrat de vente à terme sur le titre d’une valeur mobilière. Il met en relation les épargnants et les investisseurs, réduisant ainsi les coûts d’intermédiation.
Edoh Kossi Amenounve a insisté qu’il s’agit « uniquement des dérivés sur les actions et les dérivés sur les indices », ajoutant qu’« il y aura des options d’achat et de vente qui s’exercent à terme pour des contrats en termes d’achat de titres à un prix prédéterminé. »
« C’est un instrument de gestion de portefeuille », a-t-il souligné, tout en expliquant que « le marché des dérivés n’est pas un marché spéculatif », mais devait permettre d’offrir aux institutionnels des éléments de couverture par rapport aux engagements sur les marchés.
Commentant ce dispositif, M. Edoh Kossi a fait observer que « c’est l’avancée que les financiers ont trouvé pour éviter les fluctuations dans la gestion de leurs portefeuilles ». Il permet de garantir le prix de vente à échéance, couvrant ainsi son risque.
Il s’est dit « satisfait » du bilan de la BRVM pour l’année 2024 avec l’introduction à la cote de la Loterie nationale du Bénin, portant à 47 le nombre de sociétés cotées, ainsi que l’augmentation de capital de cinq banques de l’Union par le marché pour renforcer leurs fonds propres.
Le directeur général de la BRVM a, ensuite, souligné l’introduction de 29 lignes obligataires pour plus de 1 600 milliards Fcfa, dont l’admission pour la première fois d’un instrument de la finance durable. L’indice BRVM, lui, a enregistré une progression de 28,89%.
« Notre Indice composite a progressé en 2023 autour de 5%, mais en 2024 c’est 28%, donc c’est une bonne progression », a fait remarquer le directeur général de la BRVM, notant que la capitalisation a progressé avec l’introduction à la bourse de La loterie nationale du Bénin et l’appétence des investisseurs.
« La capitalisation qui était de 7 900 milliards Fcfa à peu près en fin d’année 2023, a atteint plus de 10 000 milliards Fcfa en fin d’année 2024, donc presque 2 000 milliards Fcfa de progression avec une seule nouvelle admission à la cote, le 13 décembre 2024 », a-t-il poursuivi.
« Les valeurs transigées, aussi, ont augmenté. Nous sommes passés de 396 milliards Fcfa à plus de 460 milliards Fcfa de valeurs transigées sur la bourse et tous les indicateurs témoignent d’une bonne santé des activités de la BRVM et l’intérêt des investisseurs », a relevé M. Amenounve.
Au cours de l’année 2024, la BRVM a enregistré 1,8 milliard de Fcfa transigés par jour, soit 3 millions de dollars transigés par jour. Pour M. Amenounve, la BRVM « qui prétend être une bourse émergente, doit arriver à environ 10 millions de dollars transigés par jour », représentant l’« objectif » de la bourse régionale.
« En 2025, nous espérons poursuivre sur la même tendance », a confié M. Amenounve qui a annoncé « une nouvelle introduction à la cote, un IPO en cours, avec la Banque de l’industrie et du commerce du Bénin (…) dans les prochains mois ».
L’Indice Composite positionne la BRVM comme la 7ème meilleure performance africaine. Avec une capitalisation record de 10 078,68 milliards FCFA (plus de 15% du PIB de l’UEMOA) pour le marché des actions, elle est classée 5ème bourse africaine.
AP/Sf/APA