Deux affaires de violence basée sur le genre (VBG), concernant une femme enlevée contre une rançon de 50 millions f cfa dans la sous-préfecture de Larmanaye et une jeune fille battue à mort par ses frères dans le département de Mangalmé, défraient la chronique au Tchad.
Les Tchadiens sont sous le choc depuis que deux cas de violences graves sur des femmes sont relayés dans la presse.
Le premier cas est celui d’une dame enlevée dans la localité de Larmanaye, à la frontière sud avec le Cameroun. La dame, une mère allaitante, a été enlevée par des hommes armés à son domicile dans la nuit du 7 au 8 janvier 2025.
Selon le témoignage d’un journaliste local, les ravisseurs ont ciblé le mari de la victime, un maître communautaire. « Ils ont fait irruption au domicile de leur cible. Quand il est sorti à leur appel, ils lui ont tiré dessus, le blessant à l’épaule. Mais il a réussi à prendre fuite », rapporte-t-il.
L’opération vouée à l’échec, les ravisseurs ont enlevé sa femme, avec son bébé de quatre mois qui a été retrouvé abandonné quelques heures après le rapt. Les ravisseurs exigent 50 millions pour la libération de l’épouse.
Une demande qui a laissé la population de Larmanaye sous le choc. Dans la matinée du 14 janvier, les femmes de cette localité ont manifesté torse nu pour exiger la libération de la victime et plus de sécurité. Un acte saisissant et radical.
Le second cas est celui d’un féminicide. Une jeune fille de 16 ans, refusant un mariage forcé, a été battue à mort par ses frères dans la sous-préfecture de Mangalmé au centre du pays. Le fait s’est produit dans la nuit du 14 janvier.
La délégation provinciale de la femme et de la protection de la petite enfance du Guéra a réagi fermement. Elle promet que cet acte ne sera pas impuni. Les deux frères, présentés comme les auteurs de ce crime, ont été interpellés et incarcérés.
Selon la Ligue tchadienne des droits des femmes (LTDF), en moins d’un mois, 9 cas de viol et 2 féminicides ont été enregistrés. Dans une lettre adressée au président de la République et intitulée « Ombre de l’impunité », sa présidente Epiphanie Dionrang appelle à plus de fermeté face aux cas de violences faites aux femmes. « Chaque jour, nous assistons à des ateliers, à des discours sur les conditions des femmes. Mais derrière ces initiatives, se cache une réalité de souffrance, de négligence et d’inaction gouvernementale. Nous en avons marre des viols, de l’impunité et de vos discours sans action », a-t-elle écrit, exprimant son ras-le-bol.
CA/Sf/te/APA