Les États-Unis et d’autres organisations internationales ont exprimé leur préoccupation face à l’approbation, lundi, des résultats contestés des élections mozambicaines du 9 octobre par le Conseil constitutionnel.
Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré que les États-Unis s’inquiétaient du fait que le Conseil constitutionnel ait ignoré les préoccupations soulevées par divers groupes sur des irrégularités observées lors des processus de vote et de dépouillement.
« Les organisations de la société civile, les partis politiques, les médias et les observateurs internationaux, y compris ceux des États-Unis, ont signalé des irrégularités importantes dans le processus de tabulation, ainsi qu’un manque de transparence tout au long de la période électorale », a affirmé M. Miller dans un communiqué publié mardi.
Il a appelé toutes les parties prenantes à éviter la violence et à engager une collaboration constructive pour restaurer la paix et favoriser l’unité.
Miller a également insisté sur la nécessité de tenir responsables les auteurs de violations des droits humains, notamment les responsables des meurtres de manifestants et de responsables de partis ainsi que l’usage excessif de la force par les forces de sécurité.
L’Institut républicain international (IRI) a également publié une déclaration exprimant son inquiétude quant à la décision du Conseil constitutionnel.
L’IRI a souligné que l’élection mozambicaine avait été entachée par des irrégularités généralisées, des violences subséquentes et des pratiques frauduleuses, compromettant ainsi un résultat électoral crédible.
« Cette décision ne fait qu’éroder davantage l’intégrité du processus électoral et soulève de nouvelles préoccupations sur l’indépendance des organes électoraux au Mozambique », a affirmé l’IRI dans un communiqué.
L’organisation a condamné les violences politiques persistantes et appelé à un dialogue effectif, inclusif et constructif pour résoudre les différends liés au processus électoral.
Le leader de l’opposition, Venâncio Mondlane, a quant à lui affirmé que le scrutin du 9 octobre avait été truqué au profit du parti au pouvoir, le Frelimo. Il a menacé d’organiser de nouvelles manifestations.
Mondlane a promis de mener un soulèvement sans précédent, dénonçant la fraude électorale et appelant à des réformes électorales et institutionnelles majeures pour garantir l’avenir du Mozambique en tant que véritable démocratie multipartite.
L’IRI, qui avait dirigé une mission d’observation électorale au Mozambique en octobre, a exhorté toutes les parties mozambicaines à faire preuve de retenue et à s’assurer d’une résolution pacifique durant cette période post-électorale.
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