Le Maroc s’apprête à franchir une étape majeure dans l’évolution de son cadre juridique familial. Sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, une nouvelle réforme du Code de la famille est en cours, visant à répondre aux mutations sociales et à renforcer la protection des droits individuels et collectifs, tout en respectant les préceptes religieux et les valeurs nationales. Cette initiative, surnommée « Moudawana 2.0″, s’inscrit dans la continuité des réformes amorcées en 2004.
C’est au cours d’une séance de travail tenue au Palais Royal que le Roi Mohammed VI a précisé les contours de cette révision. En présence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et des ministres en charge de la Justice, des Habous et Affaires islamiques, ainsi que de la Solidarité, le Souverain a rappelé l’importance cruciale de consolider la cellule familiale, socle de stabilité et de cohésion sociale.
Cette démarche s’appuie sur une consultation approfondie, amorcée par une lettre Royale datée du 26 septembre 2023, qui appelait les institutions concernées à formuler des propositions basées sur des principes de justice, d’égalité et de solidarité. Le ministre marocain de la Justice a ainsi présenté un rapport détaillé sur les étapes clés du processus, tandis que le ministre des Habous a partagé les conclusions du Conseil supérieur des Oulémas sur les aspects religieux.
Le projet de réforme prévoit plus de 100 amendements qui touchent différents aspects du Code de la famille marocain. Ces propositions reflètent une volonté d’évolution en harmonie avec les mutations sociales et économiques. Parmi les principales innovations, on note la création d’un cadre permanent au sein du Conseil supérieur des Oulémas pour garantir une réflexion continue sur les enjeux familiaux. Cette structure permettra d’ancrer l’ijtihad, ou interprétation juridique, comme un processus adaptatif et durable.
La démarche inclusive adoptée par le Maroc témoigne également de son engagement à respecter les conventions internationales qu’il a ratifiées, tout en préservant son ancrage culturel et religieux. Un dialogue continu avec les différents acteurs de la société civile est prévu pour garantir que les nouvelles dispositions soient comprises et acceptées par la population.
Une législation claire et précise
Le Roi Mohammed VI a insisté sur la nécessité de traduire ces propositions en textes juridiques clairs et accessibles. Cette exigence vise à éviter toute ambiguïté d’interprétation et à garantir une application uniforme des règles à travers le pays. Les propositions seront soumises au Parlement pour débat et approbation, renforçant ainsi leur légitimité.
Le processus législatif sera accompagné d’une campagne de sensibilisation nationale afin d’informer les citoyens des changements apportés et de faciliter leur mise en œuvre. Cette stratégie repose sur la conviction que la transparence et la pédagogie sont essentielles pour garantir le succès de la réforme.
En revisitant le Code de la famille, le Maroc réaffirme sa position de leader dans le monde musulman en matière de réformes sociétales. Cette initiative, qui conjugue modernité et authenticité, offre un exemple d’équilibre entre tradition et innovation.
Cette réforme témoigne également de l’engagement du Royaume à promouvoir une société plus juste et inclusive, en renforçant les droits des femmes, des enfants et des hommes dans le cadre familial. Elle illustre la capacité du Maroc à innover tout en restant fidèle à ses valeurs.
La révision du Code de la famille s’annonce comme un tournant historique pour le Maroc. Elle reflète une vision royale ambitieuse, axée sur la consolidation des valeurs fondamentales qui cimentent la société marocaine. En adaptant ses lois aux besoins contemporains, le Maroc confirme son engagement envers une évolution harmonieuse et respectueuse de ses spécificités.
Au-delà de sa dimension juridique, cette réforme est une démarche visionnaire qui préfigure un avenir où modernité et authenticité se rejoignent pour le bien de tous.
MK/Sf/ac/APA