Les banques marocaines ont largement contribué au développement rapide des services financiers en Afrique de l’Ouest ces dernières années, a affirmé Aliou Maiga, directeur régional du groupe des institutions financières de l’International Finance Corporation (IFC).
Organisée à Casablanca, au Maroc, les 9 et 10 décembre, l’Africa Financial Summit (AFIS) est une plateforme d’échange et de réflexion qui rassemble chaque année plus de 1000 leaders de l’industrie financière d’Afrique et du monde entier – banquiers, assureurs, représentants de fintech et de marchés de capitaux, opérateurs – ainsi que des décideurs politiques et des régulateurs.
Dans une déclaration à la presse locale, le directeur régional du groupe des institutions financières de l’IFC a relevé que les banques marocaines apportent des pratiques, des produits et des technologies bancaires à leurs filiales subsahariennes.
Cette présence améliore l’accès au crédit, élargit le financement du commerce et les solutions de paiement transnationales, tout en appliquant des innovations développées pour le marché marocain.
Profitant du retrait de plusieurs groupes internationaux, les banques marocaines ont acquis leurs filiales et détiennent aujourd’hui des parts de marché de 20% à 30% dans des pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Nigéria et le Sénégal, a précisé M. Maiga.
Toutefois, elles font face aux mêmes défis macroéconomiques que les autres institutions financières de la région, notamment la fragilité économique, la concentration des portefeuilles dans certains secteurs, des exigences réglementaires accrues et l’arrivée de nouveaux acteurs bancaires.
À cet égard, M. Maiga a relevé une coordination renforcée entre les régulateurs africains, citant la collaboration entre Bank Al-Maghrib et la BCEAO.
L’IFC entend jouer un rôle clé dans la facilitation de la coopération Sud-Sud, en soutenant les acteurs financiers africains dans leur expansion pour promouvoir l’inclusion financière et mobiliser des capitaux privés au service des priorités de développement.
En 2023, IFC a accordé près de 150 millions de dollars (environ 1,46 milliard de dirhams) sous forme de prêts à sept filiales de Bank of Africa (BOA) dans plusieurs pays, dont le Bénin, le Burkina Faso et le Sénégal, pour financer près de 5.000 petites et moyennes entreprises, dont des entreprises dirigées par des femmes.
M. Maiga a également souligné le potentiel des banques marocaines pour favoriser l’accès des MPME au financement et pour contribuer à la sécurité alimentaire grâce à l’innovation.
Il a mis en avant la collaboration de l’IFC avec SOWIT, une start-up marocaine spécialisée dans les technologies agricoles, ainsi qu’avec des institutions financières marocaines pour réduire les risques liés aux investissements agricoles.
SL/ac/Sf/APA