Près de 700 000 personnes achètent des médicaments pour le traitement du diabète en Côte d’Ivoire, selon Dr Pascal Sibailly, médecin endocrinologue et diabétologue.
« En Côte d’Ivoire, il y a à peu près 700.000 personnes qui achètent des médicaments pour le diabète », a dit samedi à Abidjan Dr Pascal Sibailly, lors d’un panel au siège du journal Le Patriote à Marcory, dans le Sud d’Abidjan.
Avant ce panel, des populations ont été dépistées du diabète. Ces activités ont été initiées par le Réseau des professionnels des médias, des arts et des sports engagés dans la lutte contre le Sida et la promotion de la santé en Côte d’Ivoire (Repmasci).
A l’occasion de cette journée dédiée à la mobilisation des médias contre le diabète, organisée avec des partenaires, des médecins experts ont animé un panel national sur le diabète, autour du thème : « Prévention et traitement du diabète ».
Dr Sibailly, chef du service communication du Programme national de lutte contre les maladies métaboliques et de la prévention des maladies non transmissibles, a relevé une prévalence de près de 55% chez les femmes et moins de 500 enfants de moins de 18 ans diabétiques.
Dr Ange Elvis Douzan, endocrinologue et diabétologue au Centre anti-diabétique d’Abidjan (CADA), a fait état des facteurs qui peuvent favoriser le diabète, entre autres, l’âge chez les sujets de sexe masculin, au-delà de 45 ans et chez le sexe féminin, au-delà de 40 ans.
Il a souligné que lorsqu’on a un parent qui est diabétique, on est susceptible de développer la maladie. En outre, il faut s’informer pour savoir si l’un des parents est diabétique afin de surveiller son taux de glycémie.
Dans des termes pédagogiques, Dr Pascal Sibally a expliqué que le diabète est une augmentation du taux de sucre dans le sang. L’on est déclaré diabétique lorsque ce taux est supérieur à 1,26 gramme.
Le diabète survient quand le pancréas ne produit plus la quantité normale d’insuline, une hormone qui amène le sucre dans les cellules, a-t-il ajouté, indiquant que le manque de pratique de l’activité physique peut créer un cumul de sucre dans le corps et provoquer le diabète.
Seul un examen de sang permet de savoir qu’on a le diabète, c’est pourquoi le dépistage est fondamental, a-t-il dit, tout en conseillant que ceux qui sont diabétiques connus doivent faire un dépistage des complications du diabète.
Suite à une enquête menée en 2017 sur des sujets entre 20 ans et 77 ans dans 20 régions de la Côte d’Ivoire, il ressort que la prévalence du diabète dans le pays est estimé à 6,2%. Cette maladie est aujourd’hui un véritable problème de santé publique.
Pour sa part, le nutritionniste Dr Jean-Brice Gbakayoro, a souligné qu’il faut manger moins sucré, moins salé et moins gras. Manger, notera-t-il, c’est apporter au corps les éléments nutritifs nécessaires au corps, c’est pourquoi il faut s’atteler à équilibrer son repas.
Ces experts ont fait observer qu’il faut pratiquer une activité physique régulière, soit 30 minutes de sport par jours ou 45 minutes sur deux jours. Cela permet de brûler les calories, car le manque de sport peut donner un surcroît de travail à l’insuline qui peut se réduire drastiquement.
La journaliste Bintou Sanogo, Présidente du Conseil d’administration (PCA) du Repmasci, s’est réjouie de la forte mobilisation des populations, les invitant à faire un contrôle régulier de leur taux de glycémie et de pratiquer les conseil d’usage des médecins.
Le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), la faîtière des organisations de presse du pays, Jean-Claude Coulibaly, a salué le Repmasci pour cette initiative, car « c’est lorsqu’on est en bonne santé qu’on peut produire ».
Le diabète est une maladie grave, considérée comme un tueur silencieux. Pour apporter son soutien à cette action, le président du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (Repprelci), M. Lassina Sermé, a effectué le déplacement sur les lieux.
Les complications à long terme du diabète peuvent créer comme conséquences extrêmes la cécité, un accident cardiovasculaire (AVC), une crise cardiaque, l’insuffisance rénale, l’amputation d’un membre du corps.
AP/ls/APA