Le gouvernement somalien s’est refusé mardi à reconnaître les résultats des élections dans la région du Jubaland, dans le sud du pays, dont les relations houleuses avec Mogadiscio pourraient menacer la sécurité régionale.
Ahmed Madobe, un ancien chef de guerre au pouvoir depuis 2012, a remporté lundi un troisième mandat. Le scrutin s’est tenu malgré la proposition du gouvernement central de le repousser à 2025.
« Les membres sélectionnés du Parlement et l’auto-élection de l’ancien dirigeant Ahmed Madobe sont illégitimes », a déclaré le gouvernement somalien.
Le président « ne peut être élu pour plus de deux mandats », a ajouté l’exécutif dans un communiqué.
Le procureur général a reçu l’ordre de déposer « d’urgence » une plainte contre M. Madobe devant la Cour suprême, a déclaré le porte-parole du gouvernement Farhan Jimale, cité dans le communiqué.
La Somalie, qui peine à sortir de décennies de conflit, espérait aligner le scrutin du Jubaland sur les projets de déploiement d’un nouveau système électoral à l’échelle nationale, sur la base du principe « un homme, une voix ».
Le suffrage universel est déjà en place dans la région séparatiste du Somaliland, qui a déclaré son indépendance en 1991 mais n’a jamais été reconnue au niveau international.
M. Madobe a accusé le gouvernement fédéral du président Hassan Sheikh Mohamud de tenter d’attiser la violence.
Avec l’aide de troupes kényanes, M. Madobe a chassé les islamistes radicaux shebab de leur ancien bastion dans la capitale de la région, la ville portuaire de Kismayo, en 2012.
Le Kenya et l’Éthiopie voisins voient dans le Jubaland – une région luxuriante et relativement prospère de la Somalie où ils ont de nombreuses troupes – un tampon contre les islamistes shebab qui ont organisé plusieurs attaques sanglantes dans leurs pays.
TE/APA avec AFP