Après la publication dés listes provisoires pour les législatives au Tchad, les recours en contestation de ces listes peuvent être faits devant le conseil constitutionnel, les tribunaux d’instance et la Cour suprême, dans un délai de cinq jours, allant du 13 au 18 novembre 2024.
Le processus électoral progresse au Tchad, avec la publication des listes provisoires des candidats aux élections législatives et locales par Ahmed Bartchiret, président de l’Agence nationale pour les élections (ANGE).
Les chiffres des candidatures
Pour les législatives, 179 partis politiques ou regroupements ont présenté 1 321 candidats, dont 36,6 % de femmes. Après examen, 1 274 dossiers ont été validés, tandis que 46 ont été rejetés pour non-conformité.
Aux élections provinciales, 1 260 candidats issus de 134 partis ou regroupements, dont 34,8 % de femmes, sont en lice. L’ANGE a validé 1 157 dossiers.
En ce qui concerne les élections communales, 93 partis ou regroupements ont proposé 6 156 candidats, dont 34,2 % de femmes, et tous les dossiers sont conformes.
Pour la diaspora, uniquement concernée par les législatives, 24 candidats représentant 16 partis ou regroupements, avec 12,5 % de femmes, ont été examinés, et 18 dossiers ont été jugés conformes.
Une participation féminine accrue
« Nous enregistrons un taux honorable de participation des femmes à ces élections, avec un taux global de 34,61 % », a déclaré Ahmed Bartchiret, rappelant le cadre législatif favorable à la promotion féminine, notamment la loi organique n°013.
Modalités de contestation
Le Conseil constitutionnel recevra les recours en contestation des listes provisoires pour les législatives, tandis que les tribunaux d’instance traiteront les recours pour les élections provinciales et communales, avant un éventuel passage à la Cour suprême. Les candidats rejetés ont jusqu’au 18 novembre 2024 pour contester.
Rejet des candidatures du MPS
Parmi les candidatures rejetées, figure celle de Mahamat Zen Bada, Secrétaire général du Mouvement patriotique du Salut (MPS), pour le département d’Abtouyour. Son dossier a été refusé en raison de son casier judiciaire, marqué par une condamnation pour détournement de fonds publics en 2012. Bien qu’il ait été gracié, l’ANGE a souligné que « la grâce n’efface pas la condamnation inscrite au casier judiciaire ». Deux autres personnalités du MPS, Ibrahim Wang Laouna Foullah et Mariam Djimet Ibet, ont également été écartées, notamment pour des divergences d’orthographe dans leurs noms. L’ANGE a aussi questionné la moralité de Mariam Djimet Ibet, ancienne maire de N’Djamena, emprisonnée à deux reprises pour des accusations de détournement de fonds publics sans condamnation.
Les grands absents de ces élections sont les membres du parti Les Transformateurs de Succès Masra et du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP). Ces formations ont décidé de boycotter ces élections, exigeant la révision du code électoral.
CA/ac/Sf/APA