Le gouvernement sénégalais a reçu, en complément de ses efforts, un appui important de la Banque mondiale, pour soulager les populations riveraines du fleuve Sénégal, qui retourne progressivement dans son lit après une crue dévastatrice.
Dès les premiers instants de la crue du fleuve Sénégal due aux fortes pluies de l’hivernage, le gouvernement sénégalais a mobilisé une enveloppe de huit milliards de francs CFA pour financer les mesures d’urgence en faveur des populations impactées. En complément, la Banque mondiale a annoncé dans un communiqué avoir fourni des équipements et des matériaux essentiels, d’une valeur totale de 1,149 milliard de francs CFA.
Ces ressources, mobilisées dans le cadre du Projet de développement et de résilience de la Vallée du Fleuve Sénégal, incluent notamment des pompes motorisées pour évacuer l’eau et renforcer les zones touchées, ainsi que des intrants agricoles pour soutenir les agriculteurs affectés par les inondations.
Après des pluies exceptionnellement abondantes cette année, les communautés situées près du fleuve Sénégal ont vécu un sinistre d’une ampleur inédite. De nombreuses habitations, infrastructures sanitaires et établissements scolaires se sont retrouvés inondés, laissant une grande partie de la population du nord et de l’est du pays dans la détresse.
La situation s’est stabilisée ces derniers jours, selon l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), qui a indiqué que depuis le 16 octobre 2024, les écoulements sont en « baisse » sur les trois principaux affluents du fleuve, long de 1750 kilomètres et reliant la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.
« Une réponse efficace aux catastrophes peut non seulement atténuer les impacts immédiats, mais aussi revitaliser des communautés entières », a déclaré Chakib Jenane, directeur pour le développement durable en Afrique de l’Ouest et du Centre à la Banque mondiale. Il a ajouté que le projet prévoit également une assistance pour réhabiliter les infrastructures publiques endommagées, comme les écoles et les établissements de santé.
« Investir dans la résilience des communautés de la vallée du fleuve Sénégal, c’est investir dans un avenir durable et prospère pour toute la région », a souligné Keiko Miwa, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cabo Verde, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal. « En renforçant leurs capacités d’adaptation aux défis environnementaux et en favorisant une gestion responsable des ressources naturelles, nous ouvrons la voie à un développement économique et social durable », a-t-elle ajouté.
Financé par la Banque mondiale à hauteur de 195 millions de dollars et ciblant 2,9 millions de riverains en Mauritanie et au Sénégal, le Projet de développement et de résilience de la Vallée du fleuve Sénégal vise à améliorer l’accès à des infrastructures et services inclusifs et résilients.
Alors que les inondations persistent, l’unité de gestion de ce projet continue d’évaluer et de mettre à jour la liste des infrastructures publiques touchées, avec l’appui des équipes spécialisées de la Banque mondiale. Cette démarche permettra d’ajuster efficacement la réponse, tandis que les données recueillies serviront à renforcer les plans de résilience futurs, afin de mieux préparer la région à faire face à de telles crises.
ODL/ac/Sf/APA