Le Programme alimentaire mondial (PAM) lance un appel urgent pour prévenir une crise alimentaire, après avoir estimé ses besoins à 404 millions de dollars pour préparer une intervention contre la faim au Soudan du Sud.
Le PAM affirme qu’il « ne dispose actuellement d’aucune réserve alimentaire » dans ce pays d’Afrique de l’Est pour mener à bien l’intervention humanitaire prévue en 2025. L’agence a évalué ses besoins de financement à 404 millions de dollars pour concentrer l’aide en début d’année, lançant un « appel urgent » aux donateurs pour un pays où la moitié de la population est déjà confrontée à des niveaux de crise (IPC3) ou pires de la faim.
L’agence onusienne avertit que si les dons ne lui parviennent pas à temps, elle devra recourir à des largages aériens coûteux plus tard dans l’année pour atteindre les communautés isolées confrontées aux niveaux de faim les plus graves et dépendant de l’aide alimentaire humanitaire. Parmi les 79 000 personnes menacées de famine au Soudan du Sud, la plupart sont recensées dans les comtés de Pibor et d’Aweil East ainsi que parmi les rapatriés du Soudan voisin, où sévit depuis avril 2023 une guerre civile entre l’armée régulière et les forces paramilitaires.
« Il faut des mois pour que les fonds promis par les donateurs se transforment en nourriture dans les mains des personnes souffrant de la faim au Soudan du Sud. Les réseaux routiers limités du pays sont impraticables pendant une grande partie de l’année – en particulier dans l’est et le centre du pays où l’insécurité alimentaire est la plus forte », a déclaré Shaun Hughes, représentant par intérim du PAM pour le Soudan du Sud.
Dans un rapport récent, le PAM et l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indiquent que le nombre de personnes confrontées à la famine et à la mort « devrait presque doubler » entre avril et juillet 2024 par rapport à la même période en 2023. La situation critique de la sécurité alimentaire devrait également « s’aggraver » à l’approche de la période de soudure de 2025, qui s’étend de mai à août.
Par ailleurs, l’afflux de rapatriés, de réfugiés et de demandeurs d’asile en provenance du Soudan dans les États frontaliers devrait « s’intensifier » avec la fin de la saison des pluies et l’escalade du conflit dans ce pays, augmentant encore la pression sur les communautés d’accueil.
Seuls 2,7 millions des 7,1 millions de personnes souffrant de la faim (38 %) ont reçu une assistance jusqu’à la période de soudure de 2024, et la plupart d’entre elles n’ont reçu que des demi-rations. La réduction des coûts opérationnels est « essentielle » pour permettre au PAM d’atteindre le plus grand nombre possible de personnes vulnérables.
ODL/Sf/ac/APA