À la suite des attaques récentes dans le lac, le Tchad envisage de se retirer de la Force multinationale mixte (FMM), une force de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) pour combattre Boko Haram et le grand banditisme dans cette zone.
Une semaine après l’attaque menée par des éléments de Boko Haram contre une base militaire tchadienne dans la région du Lac, la Force multinationale mixte (FMM) est désormais dans le collimateur des autorités de N’Djamena.
Dans un communiqué publié ce 3 novembre par la Direction de la Communication de la Présidence tchadienne, le Tchad évoque ouvertement la possibilité de se retirer de cette force. Le texte, parvenu à APA, déplore que la FMM, initialement conçue pour coordonner les efforts et les stratégies de lutte, soit aujourd’hui en état de « léthargie ».
La Direction de la Communication de la Présidence souligne le manque de « mutualisation des efforts », qui, « malheureusement et comme toujours », se fait sentir sur le terrain face à Boko Haram. Le communiqué rappelle également que, depuis une semaine, le président tchadien est présent sur le terrain, dans la région du Lac, pour diriger l’opération « Haskanite » contre le groupe terroriste, sans assistance de la FMM.
Créée en 2015, la FMM regroupe le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad, pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), auxquels s’ajoute le Bénin. Divisée en quatre secteurs, cette force est dédiée à la lutte contre les groupes terroristes actifs dans la région.
En 2015 déjà, le Tchad et le Niger avaient suspendu leur participation à la FMM, dénonçant « l’incapacité du Nigéria à contenir les groupes terroristes sur son territoire. » Un retrait tchadien aujourd’hui serait donc le second en moins de dix ans.
CA/ac/Sf/APA