Environ 60 % de la population africaine n’a toujours pas accès à Internet, a déclaré le ministre marocain Bourita qui exhorte à la réduction de la fracture digitale entre les pays développés et ceux en voie de développement.
Le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, a réitéré, mardi 22 octobre, l’engagement résolu de son pays à exploiter les potentialités de l’intelligence artificielle (IA) en faveur d’une gouvernance responsable.
Lors de la première Conférence mondiale sur l’IA et son rôle dans l’application de la Convention sur les armes chimiques (CAC), organisée à Rabat, M. Bourita a souligné l’importance de cette technologie pour relever les défis globaux. L’événement, coprésidé par le directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), Fernando Arias, a rassemblé plus de 140 participants venus de 40 États membres.
Selon M. Bourita, cette conférence reflète la vision avant-gardiste du Maroc et de l’OIAC quant aux enjeux posés par l’IA, tout en permettant d’explorer les opportunités offertes pour renforcer l’application de la Convention. Il a précisé que le Maroc, en accueillant cette conférence, poursuivait quatre objectifs majeurs.
D’une part, il s’agit d’approfondir les discussions sur les nouvelles dimensions du désarmement multilatéral. D’autre part, l’ambition est d’améliorer la compréhension collective des défis engendrés par l’utilisation de l’IA. Parmi les autres objectifs, figurent l’identification des opportunités permettant de renforcer les dispositions essentielles de la convention grâce à l’IA, ainsi que la contribution aux efforts internationaux en vue de réaliser les objectifs de développement durable à travers l’exploitation des capacités de cette technologie.
Le ministre a également mis en avant le rôle que l’IA pourrait jouer dans le renforcement de la transparence et de la confiance entre les États parties à la convention, en optimisant les processus de rapport et d’analyse des données. Ces progrès technologiques, selon lui, contribuent à solidifier les dispositions de la CAC tout en garantissant que l’IA soit exclusivement utilisée à des fins pacifiques.
M. Bourita a par ailleurs appelé à une augmentation des ressources allouées au Comité consultatif scientifique de l’OIAC afin d’explorer plus avant le potentiel de l’IA. Cette démarche, a-t-il affirmé, renforcerait l’engagement des États membres envers les principes de la convention et permettrait également d’éviter que l’IA n’accentue les inégalités entre les nations développées et celles en développement.
L’intelligence artificielle, a-t-il précisé, doit servir de levier pour une participation équitable aux efforts de non-prolifération. La stratégie du Maroc en matière d’IA met ainsi l’accent sur une utilisation responsable et éthique de cette technologie, en équilibrant la régulation nécessaire avec l’innovation, tout en assurant la protection de la vie privée, le respect de la diversité culturelle et l’utilisation éthique des données.
Évoquant l’Afrique, M. Bourita a souligné la fracture numérique qui persiste entre les pays développés et ceux en voie de développement. Il a mentionné que seulement 60 % de la population africaine a accès à Internet, et moins de 2 % des données utilisées pour l’IA proviennent du continent, ce qui constitue un frein majeur à son développement technologique. Cette situation appelle à des solutions urgentes pour surmonter ces défis et garantir une inclusion technologique plus large.
RT/Sf/ac/APA